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"Israël et l'Iran violent le droit international" affirme Nathalie Loiseau

Par Aurélie Giraud

Nathalie Loiseau, députée européenne et Secrétaire nationale à l'international à Horizons, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Nathalie Loiseau Israël
Nathalie Loiseau, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 20 juin 2025, dans “L’invité politique”.

Guerre Israël-Iran, rôle des Européens, guerre entre l'Ukraine et la Russie, Donald Trump, RN : Nathalie Loiseau a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Israël et l'Iran violent le droit international"

Pour Nathalie Loiseau, "les deux pays violent le droit international", Israël comme l’Iran. Elle détaille : "L’Iran soutient la Russie en Ukraine, il soutient le terrorisme, il a armé le Hamas, il finance le Hezbollah", affirmant qu’il ne faut pas faire preuve de naïveté. "Le 7 octobre, l’Iran lui-même l’a dit" rappelle la députée européenne. Elle cite l’ayatollah Khamenei : "Je baise les mains de ceux qui ont programmé cette attaque".

Mais Nathalie Loiseau condamne tout autant les frappes israéliennes sur l’Iran : "Une frappe dite préemptive, quand vous n’êtes pas directement menacé, ça viole aussi le droit international". Elle insiste : "La guerre préventive, c’est un viol du droit international". La députée européenne cite les précédents irakien et libyen pour mettre en garde contre l’illusion d’un changement de régime imposé de l’extérieur.

"Donald Trump est en partie responsable de la situation actuelle en Iran"

Interrogée sur l’origine de l’escalade, Nathalie Loiseau revient sur l’accord de Vienne de 2015, signé pour encadrer le nucléaire iranien. "C’est Donald Trump qui a déchiré l’accord de Vienne lors de son premier mandat !", accuse-t-elle. Depuis, "les caméras de l’AIEA ont été retirées et l’Iran a accéléré sa course vers un uranium tellement enrichi que c’est forcément à destination militaire" déplore-t-elle.

Elle appelle les Européens à reprendre la main. "Il y a quelques jours encore, Donald Trump ne fermait pas la porte à Vladimir Poutine pour être médiateur… Vous imaginez ce monde de fou ! On a besoin que les Européens reviennent dans le jeu".

"Les frappes préventives, ce n’est pas une défense, c’est une attaque"

Peut-on justifier les frappes israéliennes ? Pour Nathalie Loiseau, il y a un glissement : "Israël a le droit de se défendre. Mais les frappes préventives, ce n’est pas une défense, c’est une attaque". Elle reconnaît que l'Iran menace Israël, mais elle met en garde contre la dérive des objectifs affichés par le gouvernement Netanyahou : "Il y a le discours du ministre israélien de la Défense qui parle de changement de régime".

Nathalie Loiseau alerte : "On a tous vécu l’Irak en 2003, la Libye en 2011… Ça s’est terminé par le chaos, Daech, des migrations massives vers l’Europe". Elle rapporte aussi les mises en garde d’opposants iraniens eux-mêmes : "Laissez-nous nous occuper de nos affaires intérieures !" Pour la députée européenne, "le droit international est mort en 2003" avec l’intervention américaine en Irak. "C’est bien de s’y référer, mais c’est bien de se rappeler que, en envahissant l’Irak, les Américains ont porté un coup fatal au droit international".

"Trump ne rêve que de faire du business avec Vladimir Poutine"

Interrogée sur le positionnement de Donald Trump vis-à-vis de l’Ukraine, Nathalie Loiseau déclare : "La guerre en Ukraine le dérange parce qu’elle l’empêche de reprendre des relations économiques avec la Russie." Elle ajoute : "On sait que Donald Trump est intéressé par les deals financiers rapides de court terme." Selon elle, "il voudrait que ça se termine le plus vite possible pour pouvoir dire 'c’est fini, on lève les sanctions et on fait du business avec Moscou'."

Elle évoque également la situation économique russe : "Le ministre du Développement économique russe [...] a annoncé hier que la Russie entrerait en récession." Elle précise que cette prévision, "des experts financiers et économiques la formulent depuis longtemps". "Pour la Russie, ça va devenir extraordinairement compliqué de poursuivre la guerre en Ukraine pour des raisons économiques." affirme-t-elle.

"Les frappes d'Israël sont ciblées en Iran et pas à Gaza"

Pourquoi Israël cible-t-il ses frappes avec précision en Iran, mais frappe-t-il massivement à Gaza ? s'est interrogée Nathalie Loiseau. "Pourquoi est-ce qu’on est capable d’aller chercher un dirigeant des Gardiens de la Révolution dans sa chambre et pas d’éviter les dizaines de milliers de morts à Gaza ?" insiste-t-elle.

Elle dénonce les discours de certains ministres du gouvernement israélien qui "encouragent ce qui ressemble à un nettoyage ethnique". "On n’est plus dans les frappes ciblées", affirme-t-elle. Et elle constate : "Depuis qu’Israël a rompu le cessez-le-feu, est-ce que des otages ont été libérés ? Non. Est-ce que le Hamas est démantelé ? Non".

"Marine Le Pen a un discours de haine envers l’UE"

Jordan Bardelalla a choisi Charles-Henri Gallois, partisan du Frexit et "résolument prorusse", comme conseiller économique. "C'est un signe que derrière les ravalements de façade, l'arrière-boutique du RN ne change pas" dénonce Nathalie Loiseau.

Elle estime que Marine Le Pen elle-même tient "un discours de haine pour l’Union européenne". Et que le RN veut "la détricoter, la casser, au moment où on est dans un monde d’empires". "Détester l’Union européenne, c’est se vouloir du mal à nous-mêmes", affirme Nathalie Loiseau.

Hongrie : "Quand on ne respecte pas les règles, on sort du club"

Viktor Orban a interdit la Gay Pride à Budapest. Nathalie Loiseau rappelle que "l’Union européenne a suspendu des fonds" en réponse à ses violations de la Charte des droits fondamentaux. Elle insiste : "Quand vous êtes membre d’un club, vous respectez les règles du club, sinon vous sortez du club".

Nathalie Loiseau rappelle les blocages répétés de Viktor Orban, notamment sur l’aide à l’Ukraine, et les sanctions imposées par le Parlement européen.

"J’ai l’impression que Dominique de Villepin a une espèce de détestation de ce que nous sommes, nous l’Occident"

Interrogée sur Dominique de Villepin, Nathalie Loiseau exprime une fidélité ancienne mais lucide. "J’ai gardé une fidélité à Dominique de Villepin", dit-elle, mais elle nuance. "J’ai l’impression qu’il a une espèce de détestation de ce que nous sommes, nous l’Occident".

Elle affirme "ne pas avoir entendu Dominique de Villepin dénoncer l’agression russe", ce qui l’a "peinée".

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Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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