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Délit d'apologie du terrorisme : "On attaque la liberté d'expression" pour Éric Coquerel

Par Aurélie Giraud

Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Éric Coquerel Apologie du terrorisme
Éric Coquerel, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 25 novembre 2024, dans “L’invité politique”.

Budget 2025 de la France, motion de censure, démission d'Emmanuel Macron, proposition de loi supprimant le délit d'apologie du terrorisme : Éric Coquerel a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Au nom de l'apologie du terrorisme, on attaque la liberté d'expression"

Le député LFI Ugo Bernalicis a déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi supprimant le délit d'apologie de terrorisme. "Il faut le remettre là où il doit être", explique Éric Coquerel. "C'est-à-dire dans la loi 1881 sur la liberté d'expression, qui permet que celle-ci ne soit jamais freinée par je ne sais quelle considération politique ou analyse politique d'un pouvoir quel qu'il soit". Selon le député, "au nom de l'apologie du terrorisme, en réalité on attaque la liberté d'expression de syndicalistes, de partis politiques et autres. Je tiens à l'État de droit, je ne suis pas Bruno Retailleau !". "En plus, ça n'a aucune efficacité pour lutter contre le réel terrorisme, mais ça a une efficacité pour lutter contre les opposants politiques".

D'après Éric Coquerel, "la liberté d'expression est faite aussi pour, à certains moments, interpeller, choquer des gens, ne pas être d'accord avec telle ou telle analyse". "Je tiens à l'État droit, à la liberté d'opinion, à la liberté d'expression", insiste le député. "Et je ne veux pas qu'au nom de la lutte contre l'apologique du terrorisme, en réalité, il s'agisse de mettre devant des tribunaux la présidente d'un groupe à l'Assemblée nationale, un syndicaliste ailleurs. Ils n'ont rien à y faire, ils ne font pas d'apologie du terrorisme".

"La motion de censure aura probablement lieu le 20 décembre"

Michel Barnier reçoit Marine Le Pen pour le RN puis Mathilde Panot pour LFI lundi 25 novembre, pour parler du budget 2025. Mais il n'y aura probablement pas de majorité pour l'adopter. En cas d'adoption du budget par 49-3, "on appelle tous les députés en désaccord avec le gouvernement Barnier et avec le budget qu'il est en train de préparer, à le censurer sur les bases du NFP ", déclare Éric Coquerel. "Le projet de loi de finance va revenir à l'Assemblée le 18 décembre. Le 49-3 est probable parce qu'il n'y a pas de majorité. Donc motion de censure possible le 20 décembre", annonce-t-il.

Pourquoi faire tomber le gouvernement ? Éric Coquerel dénonce un "gouvernement totalement illégitime". Selon lui, "ça ne peut pas tenir même un an". "On a eu pendant plusieurs semaines à l'Assemblée un gouvernement qui s'exprime devant 20-25 députés de ce qui est censé être le socle commun". "C'est tellement une armée en déroute qu'il y avait 20-25 personnes et en plus opposées entre elles !" Par ailleurs, "le budget est mauvais, il faut en changer. Il ne règle rien, il augmente les déficits, réduit l'activité économique et n'assure pas les investissements nécessaires pour la bifurcation écologique".

"Si Emmanuel Macron n'accepte pas de nous laisser gouverner, il doit démissionner et provoquer une élection présidentielle"

Certain redoute une crise politique si le gouvernement est renversé. "Mais elle est là la crise politique ! le chaos est là", affirme Éric Coquerel. Selon le député, "il y a deux solutions. Soit le gouvernement Barnier tombe et le président de la République nomme un nouveau gouvernement. Nous souhaitons un gouvernement NFP, mené par Lucie Castets". "On sera le 21 décembre, il reste jusqu'à la fin de l'année pour faire voter la partie recettes du budget. On redéposera les amendements qui ont eu des majorités à l'Assemblée et on verra la partie dépenses à la rentrée. C'est une solution politique, rationnelle".

LFI demande parallèlement la démission d'Emmanuel Macron. "C'est lui qui a engagé le processus !", estime Éric Coquerel. "À partir du moment où il fait la dissolution de l'Assemblée, qu'il ne respecte pas le choix des électeurs, il bloque la situation". "S'il n'accepte pas de nous laisser gouverner, la meilleure solution, c'est de retourner vers le peuple. Et ça ne peut pas être la dissolution, impossible avant juillet. Donc c'est le président de la République". Jean-Luc Mélenchon candidat lui "paraît être la meilleure des solutions".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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