La réforme de l'audiovisuel public, les débordements de la Fête de la musique, le clash avec Patrick Cohen sur France 5... Rachida Dati a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Réforme de l'audiovisuel public : "L’audiovisuel public est un bien commun dont on doit rassembler les forces"
Le gouvernement veut réformer l’audiovisuel public avec une fusion de quasiment tous les organismes. Un projet, examiné début juillet 2025 par l’Assemblée nationale, qui ne fait pas l’unanimité, en particulier chez les syndicats, mais que Rachida Dati, ministre de la Culture, défend : "l’audiovisuel public appartient à tous les Français, il est financé par tous les Français. Donc moi j’ai toujours défendu l’audiovisuel public, même quand je n’étais pas ministre de la Culture". Elle assure vouloir "un audiovisuel public fort" car ce dernier contribue à l’intégration, l’éducation, la culture de tous les Français. Il doit donc être "préservé et pérennisé". Rachida Dati estime le texte "très équilibré" et assure qu’il permettra de "sauver l’audiovisuel public".
"L’audiovisuel public est un bien commun dont on doit rassembler les forces", analyse l’élu de Paris. Or, aujourd’hui, il n’y a pas de stratégies cohérentes et convergentes entre les divers piliers de l’audiovisuel public.
Parmi les points qu’il faudrait améliorer, il y a, selon Rachida Dati, la question des usages des Français qui ont évolué. "62 % des Français s’informent sur les réseaux sociaux", rappelle la ministre. "Les jeunes, les classes populaires se sont détournés de l’audiovisuel public" qui doit donc aller "chercher" les nouveaux spectateurs.
Il y aura "un directeur de l’information" unique pour l’ensemble des entités
Les syndicats, qui appellent à faire grève dès ce 26 juin 2025, craignent des coupes budgétaires, des économies. "Ceux qui veulent le statu quo, c’est qu’ils veulent que cet audiovisuel public décline", assure la ministre en relayant le rapport sur le sujet réalisé par la journaliste Laurence Bloch. La maire du 7e arrondissement de Paris détaille sa stratégie, en quatre axes : "développer la proximité avec le réseau, Radio France pour la radio, France Télévisions pour la télévision et France Info pour l’information".
Le projet tournera autour "du PDG de la holding" appelée à chapeauter tout l’audiovisuel public. Elle confirme qu’il y aura "un directeur de l’information" unique, comme le préconise le rapport, pour l’ensemble des entités. "Et ensuite, ça se décline"."Il y aura un PDG unique, et ensuite un DG délégué dans toutes les entités."
Clash Dati - Cohen : "Je ne suis pas une serpillière. Je veux qu’on me respecte"
Rachida Dati a été vivement critiquée lors d’une interview donnée à Patrick Cohen, sur le plateau de France 5 sur les accusations portées par Complément d’enquête sur une supposée rémunération de GDF Suez. "Je n’ai jamais perçu d’argent de GDF Suez", tient à rappeler la ministre.
Alors que Patrick Cohen a posé la question à la suite des révélations, Rachida Dati a rétorqué en mentionnant l’enquête de Mediapart qui accuse l’animateur de management jugé toxique. Certains estiment qu’elle a même menacé Patrick Cohen de saisir le procureur via l’article 40 de la Constitution. "Je n’ai jamais dit ‘il suffirait que je fasse’", affirme Rachida Dati qui rejette catégoriquement avoir "brandi cette menace".
"Ce qui commence à m’agacer, je m’exprime jamais là-dessus, ce qui est regrettable, c’est que quoi que je fasse, quoi que je dise, quoi que je sois, ça ne va jamais", se plaint la ministre de la Culture. "Peut-être qu’un jour il faudra qu’on me dise dans quelle case je dois me mettre pour éviter ces attaques ou ces caricatures."
Regrette-t-elle cette séquence et ses propos ? À cette question, elle explique qu’elle mettait tout simplement deux enquêtes, celle de Complément d’enquête et celle de Mediapart, sur le même plan. Et alors que Patrick Cohen rejetait en bloc les accusations de Mediapart, il ne semblait pas accepter que Mme Dati fasse de même avec l’enquête la concernant. "Je voulais faire ce parallèle." Des regrets ? "Non". "Je ne suis pas une serpillière. Je veux qu’on me respecte", explique la ministre de la Culture. "Et parfois, certains journalistes ne me respectent pas."
Rachida Dati : "On ne peut plus avoir un événement festif à Paris sans que ça déborde"
Lors de la Fête de la musique, à Paris, des débordements et des violences ont gâché les festivités. "On ne peut plus avoir un événement festif à Paris sans que ça déborde. Et donc ça n’est plus tolérable", dénonce la maire du 7e arrondissement. Elle appelle donc à une meilleure coopération entre les autorités, du ministère de l’Intérieur au Préfet en passant par le ministère de la Justice et la Mairie. "Regardez ce qu’il s’est passé suite à la victoire du PSG, suite à la Fête de la musique. Vous avez entendu la maire de Paris ? Non."
Le Parc des Princes vendu au PSG ? "Et pourquoi pas ?"
La maire du 7e arrondissement est, sans surprise, candidate à la mairie de Paris. Si elle est élue en 2026, un dossier brûlant l’attend : la demande du PSG de racheter le Parc des Princes, leur stade emblématique. "Moi je dis que le Parc des Princes et le club du Paris-Saint-Germain, ils sont indissociables", alors que le PSG menace de quitter la capitale si le stade ne leur est pas cédé. Va-t-elle donc le vendre ? "Et pourquoi pas ? Toutes les options sont ouvertes."
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