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Aurélien Taché dénonce "un nettoyage ethnique à Gaza"

Par Adélaïde Motte

Aurélien Taché, député EELV du Val-d'Oise, dénonce "un nettoyage ethnique à Gaza". Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Gaza
Aurélien Taché interviewé par Stéphanie De Muru sur Sud Radio, le 30 octobre, dans “L’invité politique”.

Guerre en Israël, bombardements à Gaza, avenir de la Nupes, loi immigration : Aurélien Taché a répondu aux questions de Stéphanie De Muru.

Netanyahou "ne veut voir aucun Palestinien à Gaza, et peut-être même en Cisjordanie"

Aurélien Taché considère que "le Hamas est un mouvement génocidaire, il n'y a aucun doute là-dessus". "Le Hamas est évidemment, dans cette manipulation terrible, prêt à sacrifier des innocents pour sa cause génocidaire". "Ce groupe-là est dans une visée première qui est de mener ses actions terroristes, mais est-ce que la population palestinienne dans son ensemble est comptable de cela ?", nuance-t-il.

Aurélien Taché affirme également que "l'Etat hébreu a le droit de se défendre contre le Hamas, mais ça ne doit pas se faire à n'importe quel prix". Il dénonce ainsi un "nettoyage ethnique à Gaza". "Je ne vois pas d'autre expression quand on est dans des bombardements indiscriminés sur la population civile", insiste-t-il. Selon lui, "il y a la volonté du gouvernement actuel de dire aux Palestiniens soit ‘vous quittez, soit nous vous tuerons’", et Netanyahou "ne veut voir aucun Palestinien à Gaza, et peut-être même en Cisjordanie." C'est pour cela qu'il choisi de "laisser les colons torturer en Cisjordanie" et que "les Palestiniens en Cisjordanie trouvent des tracts sur leur voiture pour dire ‘si vous ne quittez pas très vite le pays vous êtes morts’". "Combattre le Hamas très bien, mais aujourd'hui ce n'est pas ce qui est fait, c'est une guerre totale contre les Palestiniens", "le gouvernement israélien doit aussi assumer devant la face du monde qu'aujourd'hui il ne fait aucun cas des vies civiles palestiniennes".

La liberté de manifester n'est pas "à géométrie variable"

Interrogé sur sa présence dans la manifestation pro-Palestine de ce week-end, Aurélien Taché martèle la légitimité de cette manifestation. "J'ai bien dit que les actes commis étaient des actes terroristes et que le Hamas est un groupe terroriste" mais "je suis pour tout ce qui va vers la paix", "évidemment qu'il faut appeler à un cessez-le-feu". Aurélien Taché explique être "pour qu'on envoie les Casque bleus de l'ONU", et surtout "qu'on construise une solution à deux Etats parce que c'est la seule qui est viable".

Que dire alors des propos et pancartes antisémites qui ont été vues à la manifestation ? Si Aurélien Taché affirme n'avoir "entendu aucun propos antisémites", et n'avoir constaté que des appels à la paix entre les peuples, il "condamne ces propos totalement", mais rappelle l'importance de la liberté de manifester. "Je refuserai catégoriquement qu'on explique que la liberté de manifester, en fonction des causes, est à géométrie variable, que la morale est définie par M. le préfet de police". "Si mon pays estime qu'il peut interdire des manifestations pour des raisons morales ça relève du même discours que celui de Netanyahou". Comment interpréter sa présence aux côtés de représentants de LFI, qui se maintient dans une zone grise concernant la qualification du Hamas comme groupe terroriste, et surtout du NPA ? "Je ne suis assimilé à personne, mes positions sont très claires", mais "je pense que ma place est là-bas". Aurélien Taché organise d'ailleurs une autre manifestation pour la paix à Cergy lundi 30 octobre au soir.

Le projet de loi immigration "ne me semble répondre à rien qu'à une volonté de séduire un électorat d'extrême-droite"

Outre la Palestine, la Nupes est actuellement très occupée par son avenir et par le projet de loi immigration. Aurélien Taché explique avoir avec d'autres "appelé à une assemblée générale des 151 députés de la Nupes", afin de trouver "des modes de fonctionnement différents, peut-être plus démocratiques". "Nous sommes viscéralement attachés à cette union", alors, malgré l'existence de tensions, "travaillons à ces points de désaccord mais continuons à avancer ensemble". Quant à la présence de Mélenchon, Aurélien Taché redemanderait "sans problème" la cessation du Mélenchon-bashing qu'il a déjà dénoncé. "Ceux qui ont des comptes à régler avec Jean-Luc Mélenchon ne sont pas toujours de très bonne foi", dénonce-t-il, ajoutant que l'avis de Mélenchon et de ses proches est indispensable pour "construire une candidature unitaire en 2027".

Avant de travailler à 2027, il faut travailler sur le projet de loi immigration actuellement à l'étude. "Je considère que ce projet de loi est extrêmement déséquilibré, je pourrai voter l'article 3 éventuellement mais je ne pourrai pas voter ce projet de loi", "dans l'essentiel de ce texte il n'y a pas ce qu'il faut pour que ces gens puissent s'intégrer plus facilement", regrette-t-il, citant le manque de cours de français et les difficultés à trouver du travail. "Quand vous avez tout un tas de choses qui manquent il ne faut pas s'étonner ensuite qu'on ait un plus fort taux de chômage chez les populations immigrées." "Que les gens qui sont une menace pour la sécurité de nos concitoyens doivent être expulsés je n'ai pas de difficultés avec cela, il faut le faire", reconnaît-il. Néanmoins, "ce qui est compliqué c'est que les pays d'origine n'acceptent pas forcément, c'est là-dessus qu'on doit travailler." "Je ne suis pas contre toutes les expulsions mais là ce qui est mis dans la loi ça va bien au-delà de ça", continue-t-il, dénonçant le projet de Darmanin qui "ne me semble répondre à rien qu'à sa volonté de séduire un électorat d'extrême-droite". Selon Aurélien Taché, le projet de loi assimile les immigrés à des délinquants alors qu'il rejette "tout à fait" tout lien entre immigration et délinquance.

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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