Les 20 ans du référendum de 2005 sur l'Europe, le vote de l'aide à mourir, l'interdiction de la cigarette sur les plages... Nicolas Dupont-Aignan a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
Référendum de 2005 : "Pour moi, la crise civique nationale, la crise démocratique, date de ce viol du peuple"
Le 29 main 2025 a marqué les 20 ans du référendum sur la constitution européenne. Malgré un "non" de la part du peuple français, le traité de Lisbonne aura finalement été ratifié par Nicolas Sarkozy. Une décision qui est, depuis, toujours autant critiquée. Nicolas Dupont-Aignan, alors à l’UMP, avait fait campagne pour le "non". "J’ai quitté l’UMP sur cette affaire. Et j’ai fondé avec des Gaullistes de l’UMP Debout la République", rappelle Nicolas Dupont-Aignan. "Suite à la trahison, au viol du peuple mené par Nicolas Sarkozy." "Pour moi, la crise civique nationale, la crise démocratique, date de ce viol du peuple", explique le fondateur de Debout la France. Le résultat du référendum a été "contourné".
Il y avait à l’époque "un vrai débat sur la façon de construire l’Europe" mais les dirigeants "n’ont pas voulu entendre le peuple néerlandais, le peuple français", estime celui qui est candidat à la Présidentielle 2027. Pour lui, de la désindustrialisation à l’immigration, les grands maux de la société française d’aujourd’hui sont la faute de "gouvernements français qui se sont soumis au diktat d’un oligarchie européenne non-élue qui nous mène dans un naufrage".
"Je porterai à la Présidentielle la rupture avec cette Union européenne"
Nicolas Dupont-Aignan réclame "un nouveau référendum". "Je porterai à la Présidentielle la rupture avec cette Union européenne." Selon lui, l’Europe est actuellement "autoritaire" et "malsaine". "On peut remplacer cette Union européenne par une grande négociation" avec d’autres pays. "On doit tout remettre à plat."
Sa stratégie ? Celle de "la chaise vide". Dans le détail, son plan s’organise ainsi : "on rétablit nos frontières nationales et on met l’armée à nos frontières pour lutter contre le trafic de drogue" ; "on ne paye plus un centime pour cette Union européenne" pour l’assécher ; réinstauration de la "primauté du droit français sur le droit européen", notamment sur l’immigration ; "et là on commence à discuter une refonte complète".
Aide à mourir : c'est un texte "monstrueux", un "nouvel eugénisme"
L’Assemblée nationale a adopté les deux propositions de loi sur la fin de vie, une sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide à mourir. Si la première ne fait que peu de débat, la seconde divise la société. Nicolas Dupont-Aignan, de son côté, juge le texte "monstrueux" et qu’il s’agit d’un "nouvel eugénisme". "J’ai honte", déclare-t-il, "parce que je crois qu’on ne se rend pas compte de la rupture civilisationnelle qu’on voté les députés. J’espère que les sénateurs reviendront dessus".
Il concède que les soins palliatifs ne sont pas assez développés en France et insuffisamment appliqués, malgré la loi de 2016, ce qui peut en partie expliquer que les Français soient favorables à l’aide à mourir. "Mais le rôle d’une société, le rôle de la médecine, est d’alléger les souffrances et pas de tuer." Il estime que désormais, dans les hôpitaux, il y aura deux portes : "une porte soins palliatifs qui va coûter une fortune" et "la porte mort". Et il juge que "dans la réalité", selon lui, ouvrir cette porte reviendra à liquider "ceux qui coûtent trop cher à la société". "C’est monstrueux."
Interdiction de fumer sur les plages : "c'est inapplicable"
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé le 29 mai 2025 que la cigarette sera interdite à proximité des lieux où se trouvent les enfants, dans la continuité de certaines mesures de ces dernières années. Dès le 1er juillet 2025, fumer sur les plages, dans les parcs ou encore aux abords des écoles et dans les abri-bus sera passible d’une amende de 135 euros. "Je suis très anti-fumeurs", déclare Nicolas Dupont-Aignan. "Et pourtant je ne suis pas favorable à cette mesure."
La raison ? "il n’y a jamais eu autant de trafic de drogue dans le pays", souligne le candidat. Et au lieu de s’occuper de ce problème, "on va verbaliser un fumeur". Il s’exaspère de "cette société française qui tape toujours sur les honnêtes gens".
Pour lui, cette mesure n’aura aucun effet sur la santé publique. "C’est inapplicable !"
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !