Il y a 120 ans, une loi institutionnalisait la séparation des Eglises et de l’Etat. Quelques années plus tard, qu’en est-il de la laïcité à la française ? Réponse avec Jean-Raphaël Notton, grand maître de la Grande Loge de France, interrogé sur le sujet au micro de Sud Radio, et qui explique en quoi son obédience fondée en 1728 a inspiré la loi de 1905.
"Nous avons inventé la laïcité avant la lettre"
"On a inventé la laïcité avant la lettre. Et la particularité de la Grande Loge de France (créée en 1728), c’est que vous y retrouvez des libres penseurs, des cathos, des protestants, des juifs, qui s’entendent très bien et qui pensent que la croyance personnelle n’est pas un sujet. C’est cela qui nous permet de cultiver ce vivre-ensemble qui manque tant à la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui" rappelle au micro de Sud Radio Jean-Raphaël Notton, grand maître de la Grande Loge de France.
"Nous portons en nous cette liberté de conscience de manière assez naturelle. Et certains d'entre nous qui ont été élus, ont été tentés de le traduire dans le vivre-ensemble de la République" ajoute-t-il au micro de Sud Radio. Citant au passage quelques grandes figures françaises ayant été d’obédience maçonnique. "Pierre Brossolette, grand résistant, qui préfère se suicider plutôt que de donner le nom des hommes de son réseau. Felix Eboué, premier engagé auprès du hénéral De Gaulle. Hubert Germain. Pierre Simon, conseiller technique et politique de Simone Veil" lance Jean-Raphaël Notton.
Des exemples d’un engagement au service de la République
"Ce sont des exemples vivants de ce qu’est l’engagement au service de la République. J’ai été élu sur une volonté d’ouvrir nos portes. Nous invitons ceux qui veulent nous découvrir à le faire. Nous n’avons rien à cacher. Le secret ne porte pas sur les murs, mais sur cette méthode incroyable qui aide chacun de nous à devenir meilleur demain par rapport à ce qu’il était hier" lance encore Jean-Raphaël Notton.
"L’article 1 de cette loi porte sur la liberté de conscience. Aristide Briand souhaitait mettre en œuvre une politique d’apaisement. Ce n’est pas la loi qui se porte mal. C’est la société. Ne faisons pas porter à un texte législatif tous les maux de la terre. C’est bien la société dans laquelle nous vivons, qui est plus chaotique que jamais, qui fait qu’une loi solide sur ses principes a aujourd’hui plus de difficultés à être respectée et exprimée" conclut-il sur Sud Radio.
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