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Un élu menacé de mort pour une photo avec Enrico Macias

Par Jean Baptiste Giraud

Une histoire terrible pour un simple geste d’apaisement : un élu a été menacé de mort pour une photo avec Enrico Macias.

Près de 200.000 personnes ont marché contre l’antisémitisme ce dimanche 12 novembre. Jamal Belaïdi, exploitant forestier et conseiller municipal à Aurillac (Cantal), est lui aussi descendu dans la rue.

Un selfie avec Enrico Macias, message de paix

"Il y avait un rassemblement d’à peu près 400 personnes devant la préfecture du Cantal", explique Jamal Belaïdi. Cet élu avait été menacé pour avoir posté une photo avec Enrico Macias sur les réseaux sociaux. "Il y a trois ans, je l’ai rencontré à Paris dans la rue. J’ai fait un selfie avec lui, comme quand on rencontre une star, et je l’avais gardé dans mon téléphone. Vu les tensions, la remontée de l’antisémitisme, je me suis dit que ce serait une bonne idée de publier cette photo."

"Lui est de confession juive et moi de confession musulmane. Cela pouvait amener un message de paix. Mais depuis une semaine, un internaute mettait des messages négatifs sur mon profil. Mes parents m’ont appris des valeurs de respect, j’apprends cela à mes enfants. Le Cantal est un département où il fait bon vivre. Je veux juste prôner la paix, le respect et le vivre ensemble. Sur Internet, il y a toujours des décérébrés, il faut les mettre hors d’état de nuire."

 

 

L'internaute placé en garde à vue

"Mercredi dernier, il a franchi la ligne rouge en insultant ma mère, ma famille, raconte Jamal Belaïdi, exploitant forestier et conseiller municipal à Aurillac. Il me traitait de vendu. J’ai supprimé, puis via messagerie, je lui ai demandé d’arrêter. Il a continué, disant que je devrais avoir honte de me prendre en photo avec un juif sioniste qui veut la mort des musulmans. L’échange a été très tendu. Jusqu’au moment où il me donne son adresse et son numéro de téléphone, et me dit "viens, je te tue au 9 mm. Je me défendrai jusqu’au sang contre des types qui se prennent en photo avec des Juifs".

"J’ai demandé conseil à un frère qui est gendarme, il m’a conseillé d’appeler le commissariat de police et la gendarmerie. Ils ont été très réactifs, avec des véhicules de police autour de mon domicile. Le procureur a été avisé et j’ai été convoqué à la Brigade de recherche de la gendarmerie où j’ai déposé plainte. L’internaute a été interpellé le jeudi matin et placé en garde à vue. Il a reconnu les faits."

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