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Voiture électrique : la France est-elle vraiment prête ? 

Le Mondial de l'Auto se tient de nouveau à Paris. Mais les Français sont-ils prêts à passer à la voiture électrique ?

Luc Chatel est le président de la Plateforme Automobile PFA, qui co-organise le Mondial de l’Auto parisien.

Des pionniers de l’automobile de demain

"C’est une vraie satisfaction, confie l'ancien ministre. En quatre ans, le monde de l’automobile et des salons a été bouleversé. Le salon de Genève se tiendra au Qatar, celui de Francfort a disparu. Detroit, le plus grand salon américain, est devenu un salon régional. C’était un pari d’organiser ce salon, et d’en faire la vitrine du nouveau monde automobile. Qui a dit que la voiture n’était pas populaire ?"

Les absents sur ce salon, dont certains constructeurs européens et Français, ont-ils tort ? Les constructeurs chinois, eux, sont là. "C’est une fierté d’avoir deux constructeurs français mondialisés qui ont pris le virage du décarboné et présentent de grandes innovations. Nous avons des start-up de l’hydrogène, des pionniers qui investissent dans l’automobile de demain."

 

La voiture électrique, produit de luxe ?

Carlos Tavares, président de Stellantis, a émis des doutes sur le tout électrique. L’objectif européen du tout électrique en 2035 est-il un pari tenable ? "C’est une vrai question. La filière se met en marche. En quatre ans, la part de marché a été multipliée par dix. Le vrai sujet est l’acceptation sociale. Est-ce que les consommateurs seront là ? La voiture électrique, qui coûte 50% plus cher, ne va-t-elle pas devenir un produit de luxe ? Ce qui a fait le grand succès de l’automobile, c’est son accessibilité. Si Renault a vendu 8 millions de 4L, c’est parce que c’était une voiture populaire."

Autre enjeu : la souveraineté française et européenne. En effet, les marques chinoises ont des années d’avance et la Chine un quasi monopole sur la production de batteries, et sur les terres rares. "Nous avons besoin que l’Europe reconquière sa souveraineté, reconnaît Luc Châtel. C’est la première fois qu’un continent choisit d’abandonner la technologie sur laquelle il est en avance pour adopter celle où il est en retard. Nous ne remettons pas en cause l’objectif. Mais il y avait d’autres solutions technologiques que la batterie : l’hydrogène, le biogaz, les carburants synthétiques… L’histoire de l’automobile a montré le génie des ingénieurs, qui peuvent développer très vite de nouvelles technologies. S’embarquer dans une solution unique est toujours dangereux."

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