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Usine de Blanquefort : "Ça fait 40 ans qu'on bosse, Ford ce sont des gros voyous !"

Par Benjamin Jeanjean

L’annonce du désengagement de Ford de son usine de Blanquefort (Gironde) la semaine passée a provoqué une vive onde de choc parmi les salariés. Alors que des industriels allemands pourraient être intéressés par une reprise du site, les employés ne sont pas dupes.

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Que va-t-il advenir des quelque 910 emplois menacés à Blanquefort (Gironde) par l’annonce du désengagement du géant américain Ford de son usine sur place ? Cette question, les salariés se la posent toujours ce lundi, après un débrayage qui devrait être suivi d’autres actions pour mobiliser le plus largement possible afin de trouver des solutions. Si le Président de la CCI de Gironde, Patrick Seguin, a indiqué ce week-end avoir été contacté par des industriels allemands qui pourraient être intéressés pour reprendre le site, les employés de l’usine ont tiré les leçons du passé.

"On va quand même se battre ! Ça fait 40 ans qu’on bosse, et Ford nous doit quelque chose… Je dirais même que même si je veux que Ford reste, ce sont des voyous, de gros voyous ! Vous savez, Ford nous a déjà vendu à la HEZ, ils nous ont pris notre pognon et quatre ans après ils sont partis avec ! Donc si vous croyez que ce repreneur nous redonne un peu d’espoir, nous on est un peu sceptiques… Ça peut être un repreneur voyou, ou un repreneur pour que Ford s’en aille «avec dignité». Nous sommes tous inquiets, mais on ne va pas se laisser faire comme ça, on va se battre !", prévient-elle au micro de Sud Radio.

"Les histoires de repreneur, on a déjà donné il y a quelques années avec HEZ"

"Aujourd’hui, il n’y a rien de précis. Je trouve ça un peu rapide de retrouver un repreneur huit jours après le désistement de Ford…", souligne un autre ouvrier. "Ils vont reprendre une usine avec des gens âgés comme nous ? Ce n’est pas possible… Il y a des machines dépassées, il n’y aura pas de repreneur. Il faut arrêter de nous prendre pour des idiots", réclame un autre. 

Pour le syndicaliste Philippe Poutou, ancien double candidat à l’élection présidentielle, la position adoptée est claire comme du cristal. "Pour l’intersyndicale, c’est un refus total de la position de Ford. Il est clairement hors de question de partir comme ça, et de partir même tout court ! On reste sur cet axe-là, et les histoires de repreneur, on a déjà donné il y a quelques années avec HEZ… On sait ce que c’est qu’une reprise bidon. Aujourd’hui, Ford a largement les moyens de maintenir l’activité et l’emploi. Ils doivent donc rester là. On a en plus des appuis de luxe avec le ministre Bruno Le Maire et le gouvernement, ainsi que Juppé et Rousset ici, donc on ne va pas lâcher le morceau !", promet-t-il.

Un reportage de Christophe Bernard

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