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Réforme des retraites : les femmes désavantagées ?

Pour Johanna Malakoff, vendeuse de billets grandes lignes à la SNCF, la réforme des retraites la fera partir après le cap des 64 ans.

Le projet de réforme des retraites dessert-il les femmes ? C’est bien ce que semble révéler une étude d’impact transmise aux députés.

"Je sais que je ne partirai pas à 64 ans"

En effet, les femmes seraient désavantagées : elles partiraient en moyenne sept mois plus tard à la retraite suite à cette réforme, contre cinq mois pour les hommes. Johanna Malakoff, vendeuse de billets grandes lignes à la SNCF, est en grève aujourd’hui. Elle a bien regardé ce projet et estime qu’il lui est défavorable. "De toutes façon, c’est une réforme injuste à partir du moment où l’on nous oblige à travailler plus et cotiser plus, estime-t-elle. Nous, les femmes, nous avons des carrières beaucoup plus hachées. Nous nous occupons des enfants, nous avons des congés parentaux et beaucoup de temps partiel. Comme nous cotisons moins, cela va être très difficile de partir avec des retraites complètes."

"Je n’ai pas fait le calcul précis, mais j’ai commencé ma carrière à temps partiel, deux jours par semaine, le week-end à la SNCF, ce qui m’a permis de faire mes études, explique-t-elle. Ensuite, j’ai eu des enfants, j’ai continué dix ans à temps partiel. J’ai pris à chaque fois un congé parental d’un an, ce qui impacte sur l’évolution de carrière. Je sais que je ne partirai pas à 64 ans. Une collègue hier m’a dit « on va crever au travail ». Ce sont des propos que l’on entend régulièrement, notamment par les femmes."

 

Retraites : "Aller jusqu’à la grève générale"

"Dans la vie, nous cumulons le travail, la vie domestique, le foyer, les enfants… Nous avons des conditions de vie beaucoup plus tendues que les hommes." Jusque-là, quatre trimestres par enfant étaient accordés afin de permettre aux femmes de partir un peu plus tôt en retraite que les hommes.  "Tout cela va partir avec cette réforme, estime Johanna Malakoff. Une femme aujourd’hui qui pourrait partir à 62 ans, demain, sera obligée d’attendre 64 ans. Cela annule tous ces petits droits que l’on peut nous octroyer. On souhaite que le mouvement s’amplifie pour aller jusqu’à la grève générale. Il faut se battre et taper fort, on peut y arriver !"

Les horaires décalés sont-ils pris en compte dans le calcul des retraites ? "Non, c’est un autre sujet, celui de la pénibilité. Nous sommes beaucoup de femmes avec des conditions de travail très dures, dans la santé, le ménage. En fait, partir à la retraite, c’est aussi partir à la retraite en bonne santé. On souhaiterait pouvoir bénéficier de nos petits-enfants, avoir un engagement associatif. J’ai des collègues partis depuis deux ans et qui, aujourd'hui, décèdent, ils n’ont pas profité de leur retraite. Aujourd’hui, on dit qu’on meurt plus tard, mais je ne suis pas sûre que cela perdure."

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