C’est l’une des plus anciennes aciéries de France : les aciéries de Bonpertuis, à Apprieu, en Isère, viennent d’être liquidées. Faut-il parler de désindustrialisation pour la France ?
Des aciéries fondées il y a six siècles
Ces aciéries avaient été fondées il y a six siècles de cela. Elles ont même fourni le métal de l’épée de François 1er. Mais aussi celui utilisé par Laguiole ou SEB. Les aciéries de Bonpertuis disparaissent après avoir traversé l’histoire. La dernière étape d'une lente désindustrialisation de l'Hexagone...
Ce sont 68 salariés qui se retrouvent désormais sans activité, les effectifs ayant déjà fondu au fil des décennies. Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire il y a quelques jours de cela. Les deux offres de reprise ont été jugées insuffisantes.
Désindustrialisation : 335 plans sociaux en un an
C’est le dernier exemple en date d’une série de coups durs pour des marques bien connues des Français. Ainsi, Danone a annoncé la fermeture de l’usine Blédina en 2027 (117 emplois). La Mère Poulard se sépare de ses biscuits en Ille-et-Vilaine pour se concentrer sur ses activités touristiques. Les emplois devraient être sauvegardés sous une autre marque. Quant aux célèbres pastilles des cachous Lajaunie, la fameuse boîte jaune, son propriétaire italien a décidé d’en arrêter la production.
Plus inquiétant encore, ce phénomène est bien plus vaste que ces quelques noms emblématiques. Ainsi, la CGT a recensé 325 plans sociaux avec fermeture de site en un an, pour environ 300 000 emplois menacés. La désindustrialisation n’est en soi pas un sujet nouveau, entre libre échange et mondialisation. Coût du travail et compétitivité posent question quand il s’agit de produire ici. L’Europe serait-elle la seule bonne élève du libre échange, dans un monde où règne le protectionnisme ?
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