Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, c'est bon à savoir à 6h48. C'est un triste record. Rien qu'en septembre, on a dénombré près de 7 000 défaillances d'entreprises, un chiffre qui n'avait jamais été atteint depuis la crise de 2008-2009. Bonjour, Thierry Millon.
- Bonjour. Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Un grand merci.
- Vous êtes le directeur des études chez Altares. C'est vous qui publiez l'ensemble de ces chiffres, puisqu'il y en a beaucoup.
- Comment expliquez-vous tout d'abord un tel niveau de défaillance d'entreprises en France pour ce mois de septembre ? Est-ce que c'est dû avant tout seulement à la crise politique, à l'instabilité que l'on connaît en ce moment ? Non. Alors effectivement, vous l'avez souligné, le mois de septembre a été très difficile. C'est le pire de l'histoire.
- Le pire de l'histoire, parce que même sur 2009, nous étions un peu en dessous.
- C'est un mois de septembre que nous n'étions donc pas aussi dramatique.
- Pour autant, la politique, si c'est pas un facteur naturellement de confiance, c'est un facteur qui permet aux entreprises de patienter encore un peu pour celles qui en ont besoin.
- En revanche, ce n'est naturellement pas le facteur qui a précipité les entreprises qui étaient déjà fragilisées dans une situation les conduisant au tribunal de commerce.
- C'est-à-dire qu'on a plutôt une tendance de fond qui explique ces niveaux très importants en termes de défaillance, en termes de défaillance d'entreprise ? Oui. Nous avons en fait plusieurs choses. Il y a malgré tout des bonnes nouvelles depuis plusieurs mois, ou de meilleures tout au moins, mais également sur ce mois de septembre.
- D'abord, c'est que nous avons depuis le début de l'année 2025 un ralentissement très net de l'augmentation.
- Alors c'est vrai que ça ne suffit pas. Nous préférerions une baisse.
- Mais après des rythmes qui étaient quand même très soutenus, c'est déjà la première bonne nouvelle.
- Deuxième bonne nouvelle, c'est que sur cet été, les deux principaux secteurs de notre économie, la construction et le commerce, ont stabilisé le niveau des risques.
- La construction, évidemment, parce que l'immobilier a commencé à se retourner.
- Alors ce n'est pas tout à fait évidemment significatif de partout.
- Mais le fait est que ça permet par exemple d'avoir à nouveau un reflux des défauts sur les constructeurs de maisons individuelles, avoir une situation moins difficile sur le second œuvre du bâtiment, même s'il souffre.
- C'est également le cas sur le commerce de détail.
- Qui, dans de nombreuses activités, retrouve le sourire.
- C'est par exemple sur les métiers de bouche, les bouchers, les poissonniers.
- Des activités qui ont fortement souffert.
- En revanche, ça n'est malheureusement toujours pas le cas sur le commerce d'habillement, de prêt-à-porter en particulier.
- Sur les chaussures, c'est un peu moins tendu.
- Mais effectivement, sur le commerce, notamment de l'habillement, c'est une période très compliquée en ce moment.
- La taille des entreprises qui sont aujourd'hui les plus en difficulté.
- Est-ce que ce sont plutôt les TPE, les très petites entreprises, les PME, les petites et moyennes entreprises ou alors les grosses entreprises qui sont particulièrement en difficulté aujourd'hui ? Alors, il y a deux ou trois observations.
- La première, c'est que traditionnellement, ce sont évidemment les plus petites qui sont les plus nombreuses parce que c'est celles qui constituent notre tissu économique.
- Elles ne sont pas surreprésentées, mais elles sont les plus nombreuses.
- Dans notre économie, neuf entreprises sur dix, ce sont des TPE.
- Donc, il est naturel qu'on y trouve les mêmes proportions.
- Il y a deux points.
- Le premier, c'est qu'il y a une fragilité qui s'accélère sur les petites PME, sur les structures de dix à vingt ou trente salariés.
- Et il y a par ailleurs des difficultés qui restent nombreuses, fortes, sur les plus grandes, celles de plus de cent salariés.
- Les seules plus de cent salariés, il y en a 46 sur ce trimestre.
- On peut penser que ce n'est pas beaucoup, mais elles seules, elles portent quand même, elles menacent quand même dix mille emplois.
- Sur les plus petites, les PME de dix.
- À trente salariés, un point de difficulté, c'est que bien sûr, il y a un retournement de conjoncture pour répondre à la première...
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