Invitée dans la matinale de Sud Radio, au micro de Maxime Lledo, Nathalie Jansson, spécialiste de la régulation bancaire, s’est exprimée concernant l’impossibilité de faire des virements en cette période de Noël.
Pourquoi, à partir d’aujourd’hui, 16h30, sera-t-il très compliqué, voire impossible, de virer de l’argent à vos proches ou tout simplement d’utiliser votre application bancaire comme il se doit ? Pour répondre à cette question, Nathalie Jansson, spécialiste de la régulation bancaire, de la politique monétaire et professeure à la Neoma Business School, est venue expliquer cette situation, pénalisante à quelques heures de Noël.
Fin du problème le 29 décembre
Qu'est-ce qui ne sera plus possible, à partir du 24 décembre, d'un point de vue bancaire ?
"Il ne sera plus possible, d'effectuer des virements dans les établissements bancaires. Donc, si deux personnes font un virement dans des banques différentes, en fait, ce ne sera pas possible. Il y aura une suspension de ces opérations jusqu'à la réouverture le 29 décembre."
Le virement instantané s'impose en France : "L'Europe prépare l'arrivée de l'euro numérique, et ça peut poser question. La démocratie doit rester vigilante sur la manière dont cet outil est structuré" déclare Yann Le Floch #GrandMatinhttps://t.co/pVn86wP17G pic.twitter.com/fvHXR0ncXQ
— Sud Radio (@SudRadio) October 9, 2025
Et pour quelles raisons ces virements ne sont-ils, ne seront-ils pas possibles pendant, quand même, trois, quatre jours ?
"La BCE, à des pauses techniques, il faut savoir que les plus importantes, c'est à Pâques et à Noël. Ce sont donc des moments où, ce sont les vacances du système interbancaire, qui est piloté par la BCE. Et pendant ces périodes, il n'y a pas de présence humaine, parce qu'il faut savoir que dans ces opérations, même si elles sont automatisées de manière électronique, il y a toujours une présence humaine dans la vérification et le contrôle, surtout des risques. Tout le monde est en vacances, donc, techniquement parlant, il n'y a pas d'opérations qui se font. Et puis, il y a aussi des mises à jour, parfois, qui se cumulent. Mais ces périodes sont publiées avant, c'est-à-dire que tout le monde le sait. Ce ne sont pas des informations cachées ou révélées au dernier moment."
Mais dans une période de fête, dans un monde où l'argent circule si rapidement, est-ce que ce n'est pas une façon de faire décalée ?
"Tout ça n'est pas bloqué, mais effectivement, la finalisation de l'opération est un peu plus longue que d'habitude. Il faut quand même savoir que le week-end, c'est pareil. En revanche, ce qui fonctionne toujours, ce sont les virements instantanés, parce que ça n'est pas régi par les mêmes canaux de transmission. Mais c’est vrai que lorsqu'on est dans un monde où l'on entend parler de blockchain, de paiements eux-mêmes automatisés, vous comprenez qu'effectivement, c'est un sérieux concurrent."
"Le système bancaire voit bien qu'il va perdre des clients"
À l'heure où les établissements bancaires essayent de résister face aux banques entièrement en ligne, est-ce que ce type d'argument ne vient pas encourager à se diriger vers des éléments entièrement digitaux ?
"Oui, tout à fait. D'ailleurs, ça a permis à notre système traditionnel de s'améliorer. C'est-à-dire que, dans la dernière année, on a eu une augmentation de l'instantanéité des virements, même au niveau bancaire, ce qui n'existait pas avant. C'est donc une réponse du système bancaire, qui voit bien qu'il va perdre des clients, et surtout des entreprises. Ils voient bien qu'ils sont en décalage par rapport au niveau d'innovation du système financier, par ailleurs."