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Guerre en Ukraine : le prix des matières premières s’envole

Alors que les troupes russes ont envahi l'Ukraine, le prix des matières premières s'envole littéralement. Faut-il craindre une pénurie ?

Ukraine
La guerre en Ukraine, quelle influence sur les cours des matières premières ? (AFP)

Alors que la Russie a envahi l’Ukraine, peut-on dire qu’il n’y avait pas eu d’anticipation sur le prix des matières premières, tant les cours se sont envolés ?

"Ce qui est important, c’est le gaz"

"On s’attendait, quoi que fasse Poutine, à une augmentation sur le marché du gaz, et par effet d’entraînement du marché du pétrole, décrypte Philippe Chalmin, professeur d'économie français. Ce à quoi on ne s’attendait pas, c’était à une offensive à partir du Donbass, vers Mariupol et Odessa, et que cela puisse remettre en cause les capacités d'exportation céréalières de l’Ukraine. La surprise, dans un contexte général haussier, c’est l’augmentation des prix d’un certain nombre de produits agricoles : blé, mais, tournesol…"

"Mais ce qui est important, c’est le gaz, souligne ce spécialiste du marché des matières premières. Les prix ont augmenté de quasiment 35%. Je signale que nous n'en sommes pas encore au prix de décembre dernier. Aux premiers bruits de botte, au début d’un hiver apparaissant comme très rigoureux, cela avaot déjà propulsé les prix du gaz. Nous étions montés à 160 euros le Mégawatt. Là, nous sommes aux alentours de 125 euros. Mais il faut savoir que le prix du gaz naturel entraîne le prix de l’électricité, celui des engrais. Cela amène de l’eau au moulin pétrolier, qui a terminé hier soir à 103 dollars le baril."

 

Boycotter les exportations russes

Peut-on se passer un peu de gaz russe en Europe ? "Oui, nous sommes quand même sur la fin de l’hiver, qui est relativement clémente, constate Philippe Chalmin. La demande de gaz, tant pour le chauffage que pour la production d’électricité, est un peu moins importante. Globalement, l’Europe dépend à 40% du gaz russe. On peut éventuellement le remplacer par d’autres sources d’énergies. Malheureusement, en Allemagne et en Pologne, ce sera du charbon. Nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre en France sur le nucléaire. Mais on peut importer plus de gaz naturel liquéfié. Le problème n’est pas tant une pénurie immédiate qu’un problème de prix."

"L’OTAN ne va pas bouger, il en sera de l’Ukraine comme de la Pologne en 1939, estime ce spécialiste du marché des matières premières. L’Occident va mettre en place des sanctions. Mais est-ce que nous aurions intérêt à dire que nous n’acceptons pas de gaz russe, à faire un boycott des exportations russes de gaz ? Pour l’instant, les Allemands ont dit arrêter Nordstream 2. Mais c’est de la façade, Nordstream 1 continue à fonctionner. Est-ce que les pays de l’Otan seraient capables de couper toute relation commerciale avec la Russie, même si elle pourrait se retourner vers son allié chinois ? Le problème de Poutine est d’occuper l’Ukraine, de jouer le fait que les démocraties ne sortent pas les banques russes du système Swift et boycottent les exportations en provenance de Russie, quitte à ce que cela nous coûte."

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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