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Fabrice Michaud (CGT-Transport) : "La pénurie d’essence est déjà là"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Sud Radio, le délégué CGT-Transport des chauffeurs de camion-citerne Fabrice Michaud est revenu sur le conflit social autour de la situation des transporteurs de matières dangereuses.

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Réclamant une meilleure reconnaissance sociale et salariale, les transporteurs de matières dangereuses ont entamé ces derniers jours un bras-de-fer social avec le patronat, bras-de-fer qui a abouti dernièrement aux blocages de certaines stations-services. Alors que les autorités se veulent rassurantes, Fabrice Michaud, délégué CGT-Transport des chauffeurs de camion-citerne, lance un avertissement ce mardi sur les ondes de Sud Radio. "Contrairement aux propos rassurants de la préfecture, la pénurie d’essence est déjà présente. On constate déjà ce matin sur la région parisienne qu’un certain nombre de stations sont fermées. Il y a des restrictions sur les prises de carburant (20€ maximum), donc les stocks ne sont pas si importants que cela", a-t-il déclaré lors du Grand Matin Sud Radio.

"Ce mutisme montre le mépris vis-à-vis des salariés"

"La responsabilité de ce mouvement n’est pas du fait des salariés en grève, mais du patronat qui ne répond pas aux revendications et aux propositions que la CGT porte. Le 10 mai, une réunion de négociation a eu lieu, et nous n’avons eu depuis aucun contact avec le patronat. (…) On a joué la carte du dialogue puisqu’on pensait que le patronat entendrait les revendications de la CGT à l’issue de cette réunion, mais pour l’instant ce mutisme montre le mépris vis-à-vis des salariés transportant des matières dangereuses", accuse-t-il, tout en expliquant les raisons de ce mouvement social.

"La raison de cette grève est avant tout une reconnaissance des qualifications et des compétences des conducteurs de matières dangereuses qui opèrent à la fois des missions de conduite, de déchargement et de chargement. Ces qualifications nécessitent des habilitations et une formation spécifique renouvelable tous les cinq ans. (…) Nos semaines vont jusqu’à 5- heures. On demande une revalorisation du taux horaire puisque c’est une forme de reconnaissance des métiers", a-t-il revendiqué.

Forte augmentation salariale exigée

Précisant "qu’il ne s’agit pas de blocages, puisque des camions entrent et sortent, mais de barrages filtrants", Fabrice Michaud justifie par ailleurs les revendications salariales des employés (passer de 9,68 euros par heure à 14€). "Les compagnies pétrolières réalisent des bénéfices importants, avec de grosses distributions de dividendes à leurs actionnaires. Il y a donc de la marge. Ces compagnies sous-traitent le transport des matières dangereuses, créant ainsi un marché avec des accords qui se renouvellent tous les trois ans, ce qui leur donne l’occasion régulièrement de mettre la pression sur les salariés", dénonce-t-il.

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