Bruno Le Maire était l'invité de Patrick Roger le 14 février 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.
"Les opposants à la réforme ne font aucune proposition alternative"
Interrogé sur les velléités de l’exécutif d’utiliser ou non l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites, Bruno Le Maire a répondu : "je souhaite que le débat parlementaire aille jusqu’au bout. Qui veut le 49-3 ? Ce sont les opposants, qui essaient de vous pousser, parce qu’ils ne veulent pas de débat. Je parle de la France Insoumise, tous ceux qui bloquent, qui posent des amendements à chaque article. Ils ne veulent pas le débat, ils font obstacle au débat. Je trouve qu’ils font du tort à la démocratie. La démocratie, c’est le débat, c’est le dialogue.
J’aimerais que chaque Français comprenne que ce qu’ils bloquent, c’est la retraite à 1.000 € minimum pour une carrière pleine, c’est la revalorisation à 5% quand vous avez un enfant, c’est le décompte de votre retraite dès la première heure travaillée… Et ils ne font aucune proposition alternative pour consolider notre système de retraites par répartition".
"L’écologie doit être compatible avec l’industrie et l’emploi"
Concernant la compatibilité du développement économique avec l’écologie, Bruno Le Maire a déclaré : "l’écologie doit être compatible avec l’industrie et l’emploi. C’est tout le défi à relever : comment conjugue-t-on prospérité et respect de l’environnement ? Les gens légitimement attendent que leur vie s’améliore, qu’elle soit plus prospère, et surtout que leurs enfants aient une meilleure vie. Et en même temps, il faut conjuguer ça avec le respect de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. On va ouvrir une usine de batteries électriques dans le nord de la France d’ici deux ans. On va conjuguer mobilité, développement et respect de l’environnement. Dans la même veine, on va développer la filière de l’hydrogène".
Photonis : "aucune décision n’est prise"
Interrogé sur le potentiel rachat de l’usine Photonis, à Brive-la-Gaillarde, par un fonds américain, Bruno Le Maire a assuré qu’à ce stade, aucune décision n’est prise. "Je n’hésite pas à employer ce terme de ‘protection’. Le ministre de l’Économie et des Finances est là aussi pour protéger un certain nombre de technologies, pour protéger les intérêts économiques des Français et pour garantir que les technologies sensibles ne passent pas sous contrôle étranger", a-t-il poursuivi.
Taxe GAFA : "je préfère une solution internationale dans le cadre de l’OCDE"
"Nous gagnerons ce bras de fer parce que c’est un bras de fer de justice. Nous voulons que ces géants du numérique paient le même montant d’impôt que n’importe quelle PME française. J’ai dit aux Américains : ‘nous reportons le délai de paiement de la taxe à décembre, au lieu d’avril, et dans l’intervalle nous essaierons de trouver une solution internationale dans le cadre de l’OCDE’. Je pense qu’il vaut mieux qu’il y ait une solution internationale plutôt qu’une multiplication de taxes nationales sur les géants du digital", a déclaré Bruno Le Maire.
Affaire Mila : "je pense que tous les Français, sans exception, devraient prendre sa défense"
Interrogé sur l’affaire Mila, cette désormais célèbre lycéenne française qui a tenu des propos insultants sur Allah et le Coran, Bruno Le Maire a déclaré : "la liberté d’expression ne se négocie pas en France. Est-ce que j’aime ce genre de propos à l’emporte-pièce sur les religions ? Non. Je n’aime pas ce genre de propos, je pense que ce sont des propos qui blessent. Est-ce que pour autant je condamne cette jeune fille ? Certainement pas. Est-ce que j’estime qu’il faut mettre des restrictions à sa liberté d’expression ? Encore moins. Et je vais vous dire le problème de l’affaire Mila : c’est qu’elle n’aurait jamais dû avoir lieu. Elle n’aurait jamais dû s’élever au rang de haine et de violence. Elle n’aurait jamais dû provoquer ces menaces. Le fait que dans la nation française, qui est la nation des Lumières, la nation de la liberté d’expression, une jeune fille, parce qu’elle a tenu des propos déplacés, puisse être menacée, cela me préoccupe profondément. Je pense que tous les Français, sans exception, devraient prendre sa défense".
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