Autour du micro : Stéphanie Dubreuil, directrice du Campus Handicap chez Simplon, Frédéric Cloteaux, délégué général du Manifeste Inclusion, et Pascal Andrieux, directeur de l’engagement sociétal chez Malakoff Humanis.
L’inclusion : une vision humaine, mais aussi stratégique
Stéphanie Dubreuil en est convaincue : “Les personnes en situation de handicap sont une chance pour l’entreprise.” Elle rappelle que leur engagement est fort, avec très peu d’absentéisme, et que la formation numérique peut devenir une passerelle d’insertion professionnelle. Le Campus Handicap de Simplon œuvre dans ce sens en accompagnant des parcours de reconversion vers les métiers du digital. “Le télétravail est une opportunité majeure”, souligne-t-elle, insistant sur le rôle de la tech dans l’inclusion.
Chez Malakoff Humanis, Pascal Andrieux détaille une stratégie à plusieurs niveaux : en interne d’abord, avec un accompagnement des collaborateurs touchés par le handicap ou la maladie, mais aussi en externe, à travers les entreprises clientes. “Nous sommes leaders de la prévoyance collective en France, cela nous donne une responsabilité pour faire avancer les pratiques à grande échelle.”
L’engagement collectif au cœur de la dynamique
Frédéric Cloteaux revient sur le Manifeste Inclusion, un regroupement de plus de 120 entreprises signataires d’une charte commune. “Ce sont les dirigeants eux-mêmes qui s’engagent, puis des groupes de travail transverses viennent réfléchir à des solutions concrètes. C’est un travail de fond, au plus près des réalités du terrain.”
L’objectif : sortir du déclaratif pour entrer dans l’opérationnel. Former, adapter, et répondre aux besoins spécifiques sans promesse disproportionnée. “L’inclusion, ce n’est pas une réponse magique, c’est une réponse adaptée”, résume-t-il.
Le numérique, un accélérateur d’inclusion
Pour Stéphanie Dubreuil, l’accessibilité numérique est essentielle : “On accompagne les personnes en situation d’illectronisme pour leur permettre d’accéder aux outils numériques en autonomie.” Au-delà de la technique, c’est une question de dignité et d’égalité des chances.
Elle défend aussi une approche inclusive des femmes en situation de handicap : “Nous menons des actions dans les collèges et lycées pour orienter les jeunes filles vers les métiers de la tech. Aujourd’hui, 30 % des apprenants que nous formons sont des femmes en situation de handicap.”
Inclusion : un luxe ou une responsabilité ?
Face aux remises en cause récentes de certaines politiques de diversité dans le monde, notamment par Donald Trump, les invités sont unanimes : l’inclusion n’est pas un luxe, c’est un engagement. Et les entreprises qui y croient continueront à avancer, même dans les périodes d’instabilité. “Ceux qui n’y croyaient pas n’avaient jamais vraiment commencé”, tranche Stéphanie Dubreuil.
La table ronde s’est conclue sur une note d’espoir. Car même après un accident, une maladie ou un changement de vie brutal, il est possible de se réinsérer. À condition de ne pas rompre le lien, de préparer le retour, et d’accompagner les projets. “La motivation fait toute la différence”, rappelle-t-elle.
Alors, si 50 % des personnes en situation de handicap sont encore au chômage, ce chiffre souligne une réalité persistante du marché de l’emploi.
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