Sébastien Lecornu aura donc duré 27 jours à Matignon.
Charles Gave : "Il est très difficile de gouverner contre un peuple"
Selon Charles Gave, ces interminables impasses montrent bien que le système actuel ne peut pas fonctionner. "Ça ne va pas mieux en Allemagne, ça ne va pas mieux en Angleterre… Partout, on a dans le fond cette classe qui voudrait une Europe et un gouvernement mondial qui devient illégitime partout. Il se débat, mais il est très difficile de gouverner contre un peuple. C'est ce que découvrent Merz en Allemagne et Starmer en Angleterre. Pour moi, c'est un tout simplement un signe de plus de l'échec de ce qu'on pourrait appeler 'les mondialistes'. Ils ont organisé des systèmes où on traitait des problèmes mondiaux comme le réchauffement atmosphérique, et on empêchait les gouvernements de gouverner avec des tribunaux qui étaient à l'extérieur en Europe. Et donc, ce nouveau système qui permettait de ne plus parler au peuple est en train de sauter partout."
Pour Charles Gave, les États n'auront d'autre choix qu'accepter une démocratie directe. "Il n'en reste pas moins qu'un jour, il faudra retourner devant le souverain. Et le souverain, c'est le peuple. On peut faire appel au souverain en appelant de nouvelles élections, soit le président de la République démissionne. Ou encore, on arrive à la conclusion que la démocratie représentative ne fonctionne plus et alors il faudrait donner le pouvoir au souverain directement, par voie de référendum. Ça ne peut pas ne pas arriver, mais ils attendront le plus longtemps possible pour accepter ça, parce que ça veut dire qu'ils perdent tout pouvoir." Et cela ne date pas d'hier : "On avait créé dans les 30 dernières années, une espèce de classe politique qui était complètement en dehors du peuple, qui ne s'y intéressait plus et qui ne s'intéressait qu'à elle", a rappelé Charles Gave.
"Ils ont confondu nation et nationalisme, et le nationalisme avec patriotisme"
Et que dire de la gouvernance européenne ? Comme l'explique Charles Gave, l'annihilation des nations au sein de l'Europe a été pensée précisément pour empêcher les guerres au sein de l'Europe. "Pour un homme comme Jean Monnet, la nation est responsable de toutes les guerres. L'idée était de détruire les nations pour qu'il n'y ait plus de guerres européennes. Et donc, ils ont confondu nation et nationalisme, et le nationalisme avec patriotisme. Un homme éminent comme Jean-Paul II disait qu'une démocratie ne peut pas exister en dehors d'un État souverain, d'un État-nation. Parce que dans un État-nation, celui qui perd accepte de perdre. L'idée de base était donc de faire une confédération d'États-nations sur le modèle de la Suisse."
Pourquoi Bruno Le Maire est-il si détesté par la classe politique ? "Il est l'archétype du gars qui a échoué et qui n'en supporte pas les conséquences. Cette façon de gouverner de 'j'échoue, mais ça n'a aucune importance, vous me reverrez encore', si c'était dans le secteur privé…"
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