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Après la démission de Lecornu, quelles options pour Macron ?

Emmanuel Macron se retrouve dans une situation politique bancale après la démission surprise de Sébastien Lecornu. Le président de la République doit désormais choisir quel chemin emprunter pour la suite de son mandat. Trois pistes principales s’offrent à lui.

Emmanuel Macron doit faire un choix après la démission de Sébastien Lecornu
France's President Emmanuel Macron (C) speaks with people during a reception that is part of central celebrations on the Day of German Unity in Saarbruecken, southwestern Germany, on October 3, 2025. On October 3, 2025, Germany marks the 35th anniversary of the German Reunification. (Photo by Jean-Christophe VERHAEGEN / POOL / AFP)

La démission de Sébastien Lecornu, annoncée ce lundi matin, plonge une nouvelle fois le second quinquennat d’Emmanuel Macron dans la crise. À peine nommé Premier ministre, l’ancien ministre des Armées a jeter l'éponge, incapable de rallier une majorité stable autour de lui. Cette crise gouvernementale met de nouveau en lumière l’impasse politique dans laquelle se trouve le chef de l’État, désormais privé de relais solide à Matignon et d’assise claire à l’Assemblée nationale. Mais une fois encore, Emmanuel Macron doit trancher : persister dans sa ligne actuelle, tenter une ouverture inattendue vers la gauche, ou bien renvoyer les Français aux urnes dans un pari à haut risque.

1. Rester dans son camp et nommer un Premier ministre de confiance

La première option pour Emmanuel Macron est de rester dans le sillon qu’il a tracé jusqu’ici, en nommant un nouveau Premier ministre issu de ce qu'il lui reste de sa majorité ou issu du « socle commun » centriste-droite, et de poursuivre ainsi les orientations politiques déjà annoncées. C’est la voie de la continuité et de ce qui pourrait s'apparenter à de l'endettement voire de l'obstination, celle qui minimise la rupture visible mais qui expose à la même impasse parlementaire les précédentes.

Dans ce scénario, le nouveau Premier ministre serait une figure de confiance, déjà identifiée dans l’entourage macroniste, capable de tenter - encore une fois - de construire des compromis avec les groupes parlementaires indécis. Mais hier comme demain, aucune majorité claire ne se dégage à l’Assemblée nationale et l’exécutif continuerait d’être à la merci d’une motion de censure ou de blocages sur les textes clés, à commencer par le budget 2026. Le choix du maintien dans la logique semble donc offrir peu de garanties de débloquer l’impasse.

2. Nommer Olivier Faure et ouvrir la porte à la gauche

La deuxième option, plus novatrice, consisterait à nommer Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, au poste de Premier ministre. Des rumeurs alimentent déjà cette hypothèse. Le président du Parti socialiste s’est dit « à disposition » pour assumer la fonction, et dans certains milieux politiques, on laisse entendre qu’Emmanuel Macron pourrait chercher à élargir son assise vers la gauche.

Toutefois, cette perspective pourrait être mise à mal par l’alliance centriste-droite qu’il ne faudrait pas abandonner à l’Élysée. Le nom de Faure a même été évoqué, avant la nomination de Lecornu, le Premier ministre de tous les records, mais les observateurs soulignent que, malgré une offre de service, les obstacles programmatiques sont énormes. Olivier Faure lui-même dispose d’une marge de manœuvre limitée : il réclame des gages de méthode et rejette l’idée que le PS entre directement au gouvernement sans garanties.

Si Macron choisissait cette voie, il devrait accepter de renégocier des équilibres fondamentaux (coopération budgétaire, fiscalité, priorités sociales) pour espérer obtenir le soutien d’un bloc de gauche. Mais dans un Parlement déjà éclaté, cette coalition pourrait être très fragile, soumise à des désaccords internes permanents et à des pressions contradictoires.

3. Provoquer une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale

La troisième option est celle de la dissolution de l’Assemblée nationale, après celle du 9 juin . Cette manœuvre peut offrir à Macron l’opportunité d’un nouveau scrutin qui redéfinirait le Parlement, et éventuellement de trouver une majorité moins instable. Dans le contexte actuel, certains partis, dont le Rassemblement national, appellent d’ailleurs à cette solution.

Mais la dissolution pourrait également être à double tranchant. Un nouveau vote peut se retourner contre le président et renforcer les forces opposées de gauche et de droite, au détriment de son parti et de ses alliés. De plus, organiser des élections anticipées plongerait le pays dans une période d’incertitude encore plus grande, alors que les contraintes budgétaires, économiques et internationales sont déjà fortes.

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