Suite à l’effondrement d’un glacier en Suisse, le village de Blatten (Valais) a été littéralement rayé de la carte en cette fin de mois de mai 2025. Un maire français appelle à retenir la leçon en déplaçant les populations menacées.
C'est la nature qui dirige
"On ne pourrait plus vivre si l’on était inquiet tous les jours. Avec les risques naturels, il faut déjà accepter une chose, c’est que ce n’est pas l’homme qui dirige, mais la nature, estime Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie). Elle décidera de faire ce qu’elle veut quand elle veut. À nous d’être humble et de peut-être faire un petit examen de conscience."
"On a cru pendant des décennies que l’on pouvait dompter la nature. On a fait n’importe quoi, construit des autoroutes, imperméabilisé les sols, construit des voies de chemin de fer. Nous avons construit des maisons dans des lieux de risque, d’éboulement, de glissement, sous des couloirs d’avalanche, sous des glaciers."
Un village englouti par l’éboulement d’un glacier en Suisse : "Ça peut aussi arriver en France... On a fait n’importe quoi : on a construit des autoroutes, des voies de chemin de fer et des maisons dans des zones à risque !" alerte @PEILLEX #GrandMatinhttps://t.co/3sNT7XYsfS pic.twitter.com/8Inbrii1h8
— Sud Radio (@SudRadio) May 30, 2025
Un glacier sous surveillance
"Il y a un moment où les choses changent, où les maisons peuvent être détruites. C’est ce qui s’est passé en Suisse. Ils ont eu le très bon réflexe d’anticiper et d’évacuer. Mais la difficulté pour un maire est de convaincre sa population que cela peut arriver." Saint-Gervais-les-Bains est-il dans une zone à risque ? "Nous avons eu une grosse catastrophe en 1892, avec un glacier qui a explosé. Il a explosé la nuit, il y avait beaucoup moins de constructions, mais cela a fait 175 victimes. Cela a tout rasé sur son passage."
"Depuis, on surveille, précise Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains. En 2009-2010, on a cru retrouver le même risque et on a tout fait pour protéger la population. Mais nous n’avons pas pu supprimer le risque. C’est le glacier le plus surveillé du monde. Mais seuls les gens peuvent s’enfuir en entendant la sirène. On ne pourra pas aller les chercher, il faudra qu’ils partent."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"