Depuis trois jours, les forces armées russes réalisent une percée impressionnante d'une vingtaine de kilomètres sur le front est ukrainien, dans le Donbass. Un assaut qui met clairement en lumière la fragilité des positions ukrainiennes à l'approche des négociations Trump-Poutine.
« On est arrivé au bout »
« On est arrivé au bout, estime dans les « Vraies Voix » au micro de Sud Radio, le Général Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique “La Vigie” et chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS). Ce n'est pas une histoire d'armes, ce n'est pas une histoire de munitions, c'est une histoire d'hommes, d'innovation, de technologie et de fatigue au bout de trois ans et demi de guerre. »
« Ce n'est pas une histoire d'armes mais une histoire d'hommes »
« Depuis ce temps-là, les Ukrainiens sont engagés dans ce qu'on appelle une guerre d'attrition et ils ont mobilisé des moyens industriels et humains. C'est-à-dire que le rapport de feu, le rapport d'armement, le rapport industriel et le rapport humain a été en leur faveur et sachant qu'ils ont une ténacité et qu'ils sont prêts à faire des efforts sur le terrain. Mais finalement, on est dans un pays héroïque qui arrive au bout d'une guerre. Il faut rendre hommage à l'armée ukrainienne parce qu'elle a tenu trois ans et demi alors que personne ne s'attendait à ce qu'ils tiennent aussi longtemps.
« Il n'y a pas d'armes magiques »
« Et puis, il n'y a pas d'armes magiques. Nous les Européens, on a donné tout ce qu'on avait en stock, même les Américains ils ont donné beaucoup de ce qu'ils avaient en stock. Mais on n'a pas suffisamment relancé les industries d'armement. On n'était certainement pas sur les volumes exigés par le niveau de guerre, ce qu'on appelle la haute intensité qu'il y a dans cette guerre d'Ukraine. »
Quatre mois plus tard, le conflit est toujours en cours et les Ukrainiens ont prouvé qu'ils avaient un degré de résistance et détermination bien supérieur à celui que les experts prédisaient malgré l'intensification des bombardements par la Russie.