Le monde entier, dont l'Union Européenne, retient son souffle à la veille de la première rencontre en tête à tête entre Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Ruisse ? Que pensent les ukrainiens de cette rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska ?
Pas de territoires "vendus" par Trump
"Personnellement, je n’en attends pas grand chose, réagit Lyudmyla Tautiyeva, franco-ukrainienne, consultante en politiques publiques et chroniqueuse sur Euro Radio. Je vois qu’il y a beaucoup d’agitation dans les médias et à travers le monde. Au fil du temps, Donald Trump a évalué dans ses positions, parlant de conséquences sévères pour la Russie si elle ne mettait pas fin à la guerre. Ce n’est pas la première fois que l’on a ce genre de réthorique. Il a déjà menacé la Russie de sanctions importantes, les négociations sur le cesser-le-feu n’ont jamais abouti."
"Aujourd’hui, il faut tout faire pour éviter que l’Ukraine soit un territoire un peu vendu par Trump lors de ce rendez-vous." Que pense l’opinion publique ? Que dit-on de l’éventuelle perte de ces territoires à l’est, alors qu’ont également lieu des manifestations contre la corruption ? "Dans les sondages, la confiance des Ukrainiens envers leurs partenaires et les États-Unis évolue en fonction des déclarations. La confiance envers ces derniers s’élève actuellement à 40%. L’Union Européenne leur paraît un partenaire plus fiable pour cette négociation potentielle."
"Poutine ne va pas lâcher l'Ukraine"
"Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas question de négocier des territoires, rappelle Lyudmyla Tautiyeva, franco-ukrainienne, consultante en politiques publiques et chroniqueuse sur Euro Radio. Le président Zelenski l’a dit et répété : il faut d’abord négocier le cesser-le-feu, puis toute question de territoire sera discutée entre l’Ukraine et la Russie. Aujourd’hui, on ne compte pas beaucoup sur cette rencontre pour apporter une solution pour l’Ukraine. Le mieux que l’on puisse espérer est un cesser-le-feu sur la ligne de démarcation pour pouvoir se réarmer. Car Poutine ne va pas lâcher l’Ukraine, c’est son grand projet."
L’armée russe met la pression sur la région de Donestk, avec 110 km2 conquis en quelques jours. "Certes il y a l’aide européenne, mais c’est le peuple ukrainien qui tient face au rouleau compresseur russe. Une des meilleures brigades a été envoyée pour stopper l’avancée russe. Poutine veut mettre une pression maximale avant de discuter avec Trump, ce n’est pas surprenant. Les territoires qu’il ne peut pas prendre par la voie militaire, il compte sur le deal avec Trump pour le faire."
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