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Colère des agriculteurs : "Une crise profondément politique, sociale et identitaire"

Par Tania Robieu

ENTRETIEN SUD RADIO - La mobilisation agricole continue de prendre de l’ampleur face à la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse. Abattages de troupeaux et manque de concertation alimentent la colère. Sur Sud Radio, plusieurs voix du monde agricole critiquent la stratégie des autorités.

Agriculteurs dermatose nodulaire
Des agriculteurs mobilisés pour dénoncer l’abattage total des troupeaux face à la dermatose nodulaire.(Photo by Valentine CHAPUIS / AFP)

Alors que les actions d’agriculteurs se multiplient sur le territoire, la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse continue de susciter une vive contestation. En cause, la stratégie sanitaire retenue par les autorités, notamment l’abattage des troupeaux, jugée excessive par plusieurs syndicats et responsables du monde agricole. Au micro de Maxime LledoVéronique Le Floc’hCéline Imart et Thomas Gibert dénoncent une stratégie jugée disproportionnée et appellent à poursuivre le mouvement.

Une mobilisation appelée à s’amplifier

Les actions se multiplient sur l’ensemble du territoire. « Les mouvements sont partout en France. Aujourd’hui, ça sera chez nous dans le Finistère, et ça va se poursuivre et ça va s’amplifier », affirme Véronique Le Floc’h, ancienne présidente de la Coordination rurale. Selon elle, la maladie fait l’objet d’une lecture erronée dans le débat public. « Elle n’est contagieuse que par les vecteurs et sa mortalité est très faible », souligne-t-elle.

“Ce n’est plus entendable pour nous, agriculteurs”

La stratégie d’abattage massif est au cœur de la contestation. « Qui peut la croire ? Est-ce qu’elle peut nous dire qu’une seule vache est morte naturellement de la maladie ? Eh bien non », lance Véronique Le Floc’h, en réaction aux chiffres avancés par le gouvernement.

Elle cite l’exemple de la ferme Duchesne en Savoie : « On bloque la ferme jusqu’au 22 juillet et il ne se passe rien. Pas une vache ne tombe malade. (…) On maîtrise la maladie ».

“Un énorme problème de concertation ”

Pour Céline Imart, députée européenne PPE (LR) et agricultrice, la mobilisation était prévisible. « On a aujourd’hui les ferments d’une crise qui est profondément politique, profondément sociale et profondément identitaire au niveau du monde agricole », estime-t-elle. Elle dénonce un déficit de dialogue avec l’État : « Il y a un énorme problème de pédagogie, de concertation, de consultation sur les protocoles avec les parties prenantes», et se dit choquée par la gestion du maintien de l’ordre : « Quand on voit ces blindés, quand on voit ces CRS en face des agriculteurs, ce sont les seuls représentants de l’État sur des sujets aussi sensibles ».

Quelle suite pour la mobilisation ?

La colère ne retombe pas, assure Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne. « On appelle largement au blocage partout en France parce que clairement on voit bien que cette politique sanitaire ne fonctionne pas », affirme-t-il.

Selon lui, des alternatives existent : « Avec une couverture vaccinale suffisante, la différence entre l’abattage total et l’abattage partiel, il n’y a pas de différence », rappelant que l’impact sur les exportations serait limité à « deux à trois mois ».

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