« Madame Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, réunie à Rungis toutes les parties de l'agriculture pour le grand réveil alimentaire qui prétend relancer une dynamique pour sauver notre agriculture. Alors bon, pourquoi pas, merci Madame la Ministre, c'est très bien. Premièrement, on ne sait pas exactement de quel pouvoir elle dispose vu la configuration à l'Assemblée nationale avec un gouvernement très affaibli. Donc de là à relancer l'agriculture en réunissant les parties prenantes à Rungis, pourquoi pas.
Sauf que les syndicats ont déclaré qu’ils ne viendrait pas. Ils considéraient que ce gouvernement n'était pas en phase de pouvoir apporter quoi que ce soit. Un gouvernement qui vient de signer le Mercosur, donc c'est en contradiction totale.
"Le gouvernement essaye de sauver une agriculture dont il est responsable de la détresse"
Et puis bon, n'oublions pas que pour ce qui est de la souveraineté alimentaire qui est au cœur du débat, il y a déjà eu les états généraux de l'alimentation à l'été 2017 qui avaient abouti à une loi qui s'appelait la loi Egalim, qui était une loi formidable dans le texte, ensuite évidemment on l'a coupée. Comme la loi Egalim 1 n'avait pas porté ses freins, on avait fait la loi Egalim 2, et puis la loi Egalim 3, c'était Julien Denormandie qui l'avait relancée. Le gouvernement depuis 40 ans essaye de sauver une agriculture dont il est responsable de la détresse.
Alors là on a Mme Genevard qui veut sauver la souveraineté alimentaire française parce que pour la première fois, nous sommes déficitaires en légumes, en viande, ne parlons pas de la volaille qui dans les restaurations collectives, la volaille étrangère représente 90% des achats. C’est absolument monstrueux.
L'humeur de @perikolegasse sur le « Grand réveil alimentaire » organisé par Annie Genevard à Rungis pour améliorer la souveraineté agricole #LaFranceDansTousSesEtats
— Sud Radio (@SudRadio) December 8, 2025
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"L'agriculture française sera alignée sur les mauvaises qualités"
Alors c'est quoi le grand réveil alimentaire pour la souveraineté alimentaire française ? Parce que l'idée du gouvernement de droite et pas seulement Mme Genevard. Puisqu’on ne peut pas s'aligner, on ne peut pas faire de protectionnisme avec des taxes sur les produits agricoles qui sont fabriqués à l'étranger, sur des normes qui sont interdites en Europe, mais on les importe quand même. Donc concurrence déloyale.
Au lieu de protéger nos agriculteurs en jouant la préférence communautaire à l'intérieur de l'Union Européenne, on va aligner la production française sur la malbouffe étrangère et on va abaisser les normes de qualité, on va arrêter les contraintes, on va supprimer toutes les conquêtes qu'on avait eues sur la qualité, sur cette agriculture propre, ces normes qui n'étaient pas forcément écologistes, mais qui soutenaient l'environnement, qui protégeaient l'environnement, on va renoncer à tout ça pour s'aligner sur la malbouffe internationale. Donc évidemment l'agriculture française sera plus compétitive, puisqu'elle se sera alignée sur les mauvaises qualités. Voilà où on en est.
"Ça ne peut qu'aggraver la situation"
Il y a aujourd'hui 2 500 000 hectares de surfaces agricoles françaises qui sont en friche. 10% de la surface agricole utilisée, soit 20 000 hectares chaque année de terres cultivables qui sont transformées en béton ou en zones urbaines. Le grand réveil de la malbouffe, je ne pense pas que ce sera pour aujourd'hui, malgré la bonne volonté de Mme Gennevard. Je ne pense pas que les conditions soient réunies. Tout ce qu'on va augmenter c'est la part de l'agroalimentaire, je pense que l'objet agroalimentaire veut maquiller la réalité et obtenir des conditions de production, obtenir une législation et des réglementations qui favorisent la bouffe industrielle, qui favorisent l'industrialisation de l’agriculture. Tout le contraire dont ce pays a besoin, tout le contraire dont la planète a besoin.
Ça ne va pas dans l'intérêt des paysannes et des paysans qui se battent pour préserver ce merveilleux patrimoine, qui veulent nous nourrir, qui veulent nourrir la France. Je pense que la souveraineté alimentaire ne sera pas sauvée par ce grand réveil, au contraire, je pense que ça ne peut qu'aggraver la situation, mais on reste vigilant, on se battra, et sur ceux de Radio c'est un thème qui nous tient extrêmement à cœur. »
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