"Notez bien cet acronyme : CEE ou C2E, pour certificats d’économie d’énergie. Les contribuables découvrent ce dispositif, qui date pourtant de 2005, au détour d'un débat budgétaire que plus personne ne maîtrise. Il s'agit d'un outil qui finance la transition énergétique, le bonus automobile ou encore MaPrimeRénov, en faisant contribuer les fournisseurs d'énergie, en conformité avec Bruxelles.
Le Rassemblement National, à défaut de pouvoir peser sur le budget, s'est du coup emparé de cette annonce à fort potentiel gilets jaunes. Jordan Bardella dénonce une "agression fiscale".
Mais de quoi parlons-nous au juste ?
"Les certificats sont logiquement à la charge d'EDF, Engie, TotalEnergies et autres fournisseurs d'énergie. Ils sont en partie répercutés sur les factures des consommateurs. Un décret du 4 novembre va faire passer au 1er janvier l'enveloppe de ces CEE de 6 à 8 milliards d’euros, soit une hausse de 27% pour les cinq ans à venir, jusqu'en 2030. Nos factures vont, de ce fait, augmenter en moyenne de 3 à 4%, ce qui correspond à 4 à 6 centimes par litre à la pompe".
"En réalité, ces hausses n'ont pas à être systématiquement reportées sur nos factures. Les énergéticiens et les pétroliers peuvent très bien les financer sur leurs propres marges, c'est à leur discrétion. Tout l'enjeu est là pour cet objet fiscal non identifié, ni taxe, ni impôt. Dénoncer ce dispositif, c’est priver ceux qui le co-financent – les contribuables – d'aides substantielles pour installer une pompe à chaleur ou acheter une voiture électrique. Il serait temps que les politiques de tous bords reparlent, sans démagogie, de la transition écologique, trop longtemps oubliée des politiques publiques".
Retrouvez du lundi au jeudi à partir de 9h05 l'édito de Jean-François Achilli dans la Verité En Face.