« Pour les suivants, ça va être l’enfer... »
« Il est 4 heures du matin et on est encore en mer mais on se rapproche de La Corogne. Pour les suivants, ça va être l’enfer... Vous ne m'avez pas entendu depuis quelques jours parce qu'en fait, au large du Raz Blanchard dans la Presqu'île du Cotentin, le vent était légèrement fort, 35-45 nœuds soit 90 km/h à l'heure et nous avons perdu notre aérien : c'est ce qui nous permet de voir d'où vient le vent, etc, Puis on a eu aussi un souci sur l'antenne satellite, donc on ne pouvait pas communiquer ni recevoir. Bref, c'est pour ça qu'on était un peu coupés du monde. »
« Ca va encore souffler très fort »
« On est dans la nuit de mercredi à jeudi et on va arriver sur la Corogne parce que la direction de course a pris une décision qui est sage, qui est de tous nous faire arrêter parce qu'il y a une énorme dépression qui bloque le Cap Finistère quelques jours, donc on va tous s'arrêter là. Et on est bien contents parce que ça va encore souffler très fort dans très peu de temps. Heureusement, on est sur le point d'arriver juste un tout petit peu avant la tempête. »
« On vit un peu comme des sangliers »
« En mer, le temps et l’espace sont très différents du vôtre. Pour vous, nous ne sommes qu’un point qui avance tant bien que mal sur une cartographie. Mais je vous assure je suis bien réel ! Et quel réel ! En fait c’est inénarrable. Je suis totalement dons mon réel : faire avancer le bateau du mieux possible. Et cela a tant de conséquence : confort inexistant … On vit un peu comme des sangliers tout de même. Nous mangeons quand c’est possible... Heureusement que ma chérie avait acheté des barres de céréales. Ça tapait bien trop à la cuisine. Goulven et moi avons dû perdre quelques neurones dans l’histoire à force de nous taper au plafond ! »
« Débrancher le cerveau, ça fait du bien »
« Là, nous sommes dans le rythme et contents d’être là. Je dois vous avouer qu’à l’idée de prendre une grosse fessée dans le raz Blanchard, je serais bien resté sous la couette.... Et au large, de me dire : « Mais pourquoi tu fais tout ça ?!... » Et je reste poli. La trouille quoi !! Alors petit à petit, je suis revenu dans le bateau, me concentrer sur le réel. Rien que le réel : s’accrocher, se nourrir et se reposer et arrêter de penser à « si ça casse ».... Débrancher le cerveau, ça fait du bien sinon je crois qu’il y a parfois la possibilité de péter un plomb. »
« A la fois contents et énervés »
« On est quand même contents, même si on est un peu énervés parce qu'en l'absence d'informations et de ne pas avoir pu faire un point plus précis sur la météo, on s'est fait avoir dans le golfe de Gascogne. Donc on a perdu pas mal de places et là dessus, on n'est pas content. Mais c'est comme ça, on va réparer. Il y a des copains qui viennent sur la Corogne en voiture, nous amener un aérien et il faut retrouver une solution pour notre système satellite. Allez, on se tient au courant sur la suite de nos travaux pour jeudi. »