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Laïcité à géométrie variable : Macron et le voile à l’Élysée

Par Philippe David

Comme d’habitude, Philippe David va remettre le clocher au milieu du village — un village situé à Paris, du côté du palais de l’Élysée.

French President Emmanuel Macron applauds on stage with the jury and award winners during the award ceremony for young talented entrepreneurs from immigration suburbs in France at the Elysee Palace in Paris, on November 27, 2024. (Photo by Michel Euler / POOL / AFP)

Pourquoi l’Élysée ? Parce que mercredi après-midi, Emmanuel Macron y a remis les prix des Talents des cités à une jeune entrepreneure de 23 ans portant le voile. Ce qui a fait bondir Philippe David, c’est que le président a cru bon d’accoler le mot voile à l’expression promesse républicaine. Une déclaration qui a fait littéralement sauter au plafond le laïcard qu’est Philippe David.

D’abord, rappelons-le, un voile islamique n’a rien à faire dans le palais de l’Élysée. La France est une République laïque, et ce principe impose que les symboles religieux restent en dehors des institutions de l’État. Mais peut-être que l’Élysée n’est plus considéré comme un palais républicain ? Souvenons-nous qu’il y a presque un an, Emmanuel Macron y a célébré la fête juive de Hanouka. Et lors des obsèques de Johnny Hallyday, il a interrompu son geste de bénédiction du cercueil pour éviter de faire un signe de croix devant les caméras. Avec Emmanuel Macron, on connaissait l’indignation à géométrie variable ; maintenant, il y a aussi la laïcité à géométrie variable.

Mais le plus préoccupant, c’est cette victimisation de la jeune entrepreneure. En affirmant que les entreprises pourraient refuser de l’embaucher à cause d’une photo voilée, Emmanuel Macron nourrit un discours communautariste. Pourtant, la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est claire : la religion appartient à la sphère privée. Victor Hugo l’a bien résumé : « L’Église chez elle, l’État chez lui ».

Dans l’entreprise, ni voile, ni croix, ni kippa, ni aucun signe religieux n’ont leur place. Une entreprise est là pour produire de la richesse, pas pour devenir une tribune de prosélytisme religieux, n’en déplaise à Emmanuel Macron.

Finalement, Emmanuel Macron fait encore du en même temps : défendre le voile en France tout en affichant un soutien de façade aux femmes iraniennes qui se battent pour ne pas le porter.

Pour ceux qui en doutaient encore, Philippe David estime qu’il est clair qu’Emmanuel Macron incarne une vision communautariste à l’anglo-saxonne, bien loin de l’universalisme républicain à la française.

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