Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ancien président français s’apprête à passer une nuit et bien plus encore en prison. Nicolas Sarkozy, 70 ans, sera écroué ce mardi 21 octobre au matin à la prison de la Santé, située dans le XIVᵉ arrondissement de Paris. Une condamnation à cinq ans de réclusion, dont trois fermes, pour « association de malfaiteurs » dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Au « quartier d'isolement »
Cette incarcération, inédite à ce niveau de l’État, place l’ancien chef de l’exécutif dans des conditions de détention strictes, pensées à la fois pour sa sécurité et la préservation de l’ordre au sein de l’établissement. Nicolas Sarkozy doit être incarcéré dans le « quartier d’isolement ». Un secteur où l’administration pénitentiaire accueille majoritairement des détenus pour des motifs de sécurité ou de protection : anciens policiers/militaires, personnalités médiatiques ou auteurs d’affaires de crimes organisés ou de terrorisme dont la présence parmi la population ordinaire est considérée comme à haut risque.
Une cellule individuelle de 9m²
Dans ce quartier, l’ancien président devrait y occuper une cellule individuelle d’environ 9m². Elle sera équipée d’un lit scellé, d’un petit bureau, de toilettes et d’une douche. L’espace restreint lui garantit un minimum de confort matériel, mais une solitude quasi totale.
À l’intérieur de la cellule, il disposera également d’une plaque chauffante. Il pourra également cantiner, c’est-à-dire acheter à ses frais, certains aliments et équipements tels qu’un réfrigérateur ou une télévision. Une ligne téléphonique fixe, sur écoute, reliée à une dizaine de numéros validés par l’administration pénitentiaire lui permettra de communiquer librement avec ses proches. Le tout dans les limites fixées par la réglementation.
Manifestation en soutien à Nicolas #Sarkozy : "J'y serai peut-être. Je veux lui manifester mon soutien dès aujourd'hui" déclare @othmannasrou (@lesRepublicains) #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/jVD7vOlDAh
— Sud Radio (@SudRadio) October 20, 2025
Isolé à l'écart des autres détenus
Nicolas Sarkozy sera coupé des autres prisonniers. Sauf dérogation, il ne participera à aucune activité collective, aucun repas partagé, et ses déplacements seront strictement encadrés. Pour éviter toute atteinte à sa sécurité ou fuite d’image, Nicolas Sarkozy sera maintenu à l’écart du reste des détenus. Son quartier est surveillé en permanence par des agents triés sur le volet. Des agents “solides psychologiquement”, selon la direction de la prison. Ces gardiens sont également formés à la gestion des personnalités à forte exposition médiatique.
Chaque jour, il bénéficiera d’une promenade d’une heure, seul. Une promenade dans une cour d’environ 30 m² protégée par trois niveaux de clôtures (barreaux, grillage et plaque métallique). Il pourra également accéder à une salle de sport ou à la bibliothèque de l’établissement, comme tout autre prisonnier.
3 parloirs hebdomadaires de 30 minutes
Comme tout détenu placé à l’isolement, Nicolas Sarkozy conservera ses droits à la correspondance, à l’information et aux visites. Grâce à son statut de prévenu, il peut bénéficier de trois parloirs hebdomadaires de trente minutes, contrairement aux condamnés définitifs qui ne disposent que d’un rendez-vous par semaine.
À noter que la maison d’arrêt de la Santé ne dispose pas d’unité de vie familiale. En cas de détention prolongée, l’ancien président pourrait demander l’organisation de parloirs familiaux de six heures, sans surveillance. Ses avocats pourront également lui rendre visite dans un cadre spécifique, à part des visites personnelles. Nicolas Sarkozy a fait une demande de mise en liberté et un procès en appel doit encore se tenir.
À noter que l’ancien président pourra emporter trois livres et dix photos personnelles. Selon Le Parisien, il aurait choisi d’emporter Le Comte de Monte-Cristo (tomes I et II) et La Biographie de Jésus de Jean-Christian Petitfils.