La cour d'appel de Paris doit étudier lundi les appels formés par les deux hommes renvoyés aux assises spéciales dans l'enquête sur l'attentat terroriste antisémite de la rue des Rosiers à Paris, qui avait fait six morts en 1982.
Selon une source proche du dossier, cette audience pourrait cependant être renvoyée pour des raisons procédurales.
Fin juillet, des juges d'instruction antiterroristes ont ordonné un procès devant la cour d'assises spéciale contre six hommes suspectés d'être impliqués dans cet attentat qui avait fait six morts rue des Rosiers à Paris en 1982, dont Abou Zayed, principal suspect entre les mains de la justice.
Deux personnes ont été mises en examen: outre Abou Zayed, Norvégien d'origine palestinienne âgé de 66 ans, considéré comme l'un des tireurs et détenu en France depuis 2020, il y a Hazza Taha, soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque, mis en examen récemment et sous contrôle judiciaire.
Tous deux contestent les faits, et ont fait appel de l'ordonnance de mise en accusation.
Les quatre autres suspects, Hicham Harb, Nizar Tawfiq Hamada, Amjad Atta et Nabil Othmane, localisés en Cisjordanie, en Jordanie et au Koweït, font l'objet de longue date d'un mandat d'arrêt.
Mais surprise, le premier d'entre eux, le Palestinien Hicham Harb, superviseur allégué de l'attentat né en 1955, a été arrêté par les autorités palestiniennes depuis, comme confirmé mi-septembre par le Parquet national antiterroriste (Pnat), informé par Interpol.

Des pompiers et des secouristes rue des Rosiers, à Paris, après que le restaurant traiteur franco-juif Jo Goldenberg a été attaqué par des hommes armés, le 9 août 1982
Jacques DEMARTHON - AFP/Archives
Cette "avancée procédurale majeure", selon le Pnat, interroge depuis les acteurs du dossier, qui se demandent dans un premier temps si cette extradition aura bien lieu, au vu de la situation diplomatique particulière des Territoires palestiniens, que la France vient de reconnaître comme Etat mais qui ne disposent pas d'aéroport.
Les différentes parties se demandent également si cette nouveauté majeure pourrait repousser la tenue d'un procès ou si une première audience va se tenir, y compris en l'absence d'un protagoniste majeur du dossier.
Lundi matin, la cour d'appel de Paris doit par ailleurs examiner des recours sur des demandes d'actes formées par les mis en cause et refusées par les magistrats instructeurs.
Le 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées, rue des Rosiers dans le quartier juif du Marais, dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.
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