C’est un butin d’une valeur patrimoniale et historique inestimable : en sept minutes, un commando de quatre hommes a pillé les vitrines de la galerie d’Apollon du Musée du Louvre.
Tout pour la sécurité du Louvre ?
Nacelle de travaux, disqueuse… Un scénario de professionnels, alors que le musée venait d’ouvrir ses portes au public le 19 octobre. Pourtant, l’alarme avait été donnée quant aux failles de sécurité du musée. "Les agents de surveillance, dans leur ensemble, avaient tiré la sonnette d’alarme à des multiples reprises, explique Élise Muller, agent de surveillance au musée du Louvre, secrétaire nationale du syndicat SUD Culture, au micro de Patrick Roger, sur l’antenne de Sud Radio. Le moment le plus visible pour l’extérieur était le débrayage du 16 juin dernier. Nous constatons aujourd’hui que nous avons été très peu entendus."
Pourtant, dans son discours lors de l’inauguration des travaux de restauration du Louvre, Emmanuel Macron avait affirmé que tout serait fait pour la sûreté et la sécurité du Louvre. "L’état de déliquescence d’un certain nombre d’équipements a été utilisé par le Président et la direction actuelle pour justifier un projet en 2031. Mais on ne peut pas attendre 2031. Hier, nous étions quand même dans une scène de film assez inimaginable. On ne peut pas tout anticiper. Mais de nombreuses questions se posent. "
Cambriolage du #Louvre : "Les agents de surveillance, dans leur ensemble, avaient déjà sonné la sonnette d'alarme sur la sécurité du Louvre. On constate aujourd'hui qu'on n'a pas été entendus" regrette Elise Muller #GrandMatin https://t.co/rt3CMMJak1 pic.twitter.com/yJ2yb7PNJU
— Sud Radio (@SudRadio) October 20, 2025
Les actes de malveillance se multiplient dans les musées
"Des œuvres ont été volées hier. Le Louvre en compte des dizaines de milliers. Il nous incombe de protéger celles qui sont encore là, résume Élise Muller, secrétaire nationale du syndicat SUD Culture au micro de Sud Radio. Au-delà d’une réduction du nombre de surveillants, les systèmes d’alarme posent question. "Le schéma technique n’a pas été pris en compte dans les temps. C’est beaucoup moins glamour qu’une soirée festive sous la pyramide. Il fallait et faut toujours mettre des moyens sur notre cœur de métier : protéger le palais, les collections et les visiteurs qui déambulent." Pratiquement 200 emplois de surveillants auront ainsi été supprimés sur la dernière décennie.
Un pré-rapport de la cour des Comptes devant être publié le mois prochain, pointe les failles de sécurité du musée, des retards "considérables" et "persistants". Ainsi, dans le secteur Denon, où se trouve la Galerie d’Apollon, un tiers des salles ne dispose d’aucune caméra de surveillance. Dans le secteur Richelieu, les trois-quarts des salles seraient dépourvus d’équipement de vidéosurveillance. La situation est-elle la même dans d’autres musées ? "On voit que, depuis un an, le nombre d’actes de malveillance dans les musées a considérablement augmenté. C’est un fait, pas juste une impression du personnel des musées."
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