Les médecins libéraux montent au créneau contre le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Une dizaine de syndicats appellent à la mobilisation dès aujourd’hui. Pour l’heure, le mouvement est surtout visible dans le Sud-Est, notamment dans la région niçoise, mais il devrait rapidement s’étendre à tout le pays, porté par une grève d’ampleur prévue début janvier. En ligne de mire : les économies jugées excessives demandées par l’Assurance maladie.
Le mouvement invite notamment les praticiens à « suspendre l’alimentation du dossier médical partagé » et à « systématiser la demande de validation des arrêts de travail par le service médical via Amelipro ».
"Aujourd'hui, des patients doivent renoncer à leurs soins"
Interrogé au micro de Sud Radio, le docteur Saïd Ouichou a fait part de sa lassitude face à des conditions de travail de plus en plus lourdes : "Je finis à 21h le soir, quand il y a des épidémies. J'enchaîne parfois jusqu'à une cinquantaine de consultations".
Pour lui, la stratégie actuelle va dans le mur : "La logique de l'assurance maladie est comptable et ils veulent absolument faire des économies, peu importe les conséquences qu'il va y avoir sur les patients qui aujourd'hui vont renoncer aux soins et sont en train de démanteler notre système de santé". Il ajoute : "Avant même toute discussion, il commence par réduire le budget de 7 milliards."
"On a l'impression qu'il faut absolument désigner des coupables"
L’Assurance maladie pointe du doigt certains secteurs comme la radiothérapie, la dialyse ou l’imagerie médicale, accusés de bénéficier de tarifs trop avantageux. Des accusations balayées par Florence Zemmour, présidente de la Fédération des médecins de France dans la région Sud : « On a l'impression qu'il faut absolument désigner des coupables et trouver des solutions rapides à un problème qui est complexe. »
Elle réclame davantage de visibilité et de moyens : « Nous avons besoin de tarifs adaptés pour nos actes, de façon à pouvoir financer nos outils de travail. On n'a pas de vision sur ce que veut le gouvernement et on aimerait bien parler sérieusement de tout ça ».
Une mobilisation qui s’annonce massive
Une grève sans précédent est annoncée à partir du 5 janvier, suivie d’une « grande manifestation nationale » prévue le 7 janvier à Paris. Quant au budget de la Sécurité sociale, son adoption reste incertaine. Le président d’Horizons, Édouard Philippe, a déjà indiqué qu’il lui était impossible de voter le texte en l’état. Le scrutin est prévu mardi prochain.