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"Fiers de ce qu'on a fait" : au Pontet, les soutiens d'Erdogan assument leur démarche

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que certains partisans du controversé président turc Recep Tayyip Erdogan ont défrayé la chronique ces derniers jours en vandalisant une affiche de l’hebdomadaire Le Point, la commune du Pontet (Vaucluse) ne parle que de cela aujourd’hui.

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"Le dictateur". Tel est le titre de la couverture hebdomadaire du magazine Le Point, une Une qui n’a pas du tout plu à certains partisans de Recep Tayyip Erdogan, le président turc dont la photo s’affiche en grand sur cette couverture. Dans la ville du Pontet, tout près d'Avignon (Vaucluse), certains de ces partisans ont donc fait pression pour que les affiches soient retirées des vitrines d'un kiosque à journaux. Alors que ces affiches ont été de nouveau placardées en présence de la gendarmerie, elles ont rapidement été recouvertes de la mention "publicité mensongère". Un acte qu’assument totalement les soutiens du président turc.

"Publicité mensongère, c’est normal ! Ce sont des mensonges pour moi. Ce Président a été élu au suffrage universel depuis 2002, c’est le peuple qui l’a élu. Quand on voit l’affiche du dictateur, pour nous ce n’est pas normal. Nous, on connaît la vérité", assure l’un d’eux au micro de Sud Radio. "On est fiers de ce qu’on a fait. On ne va pas revenir deux pas en arrière, on ne regarde jamais derrière. Moi je suis né en France, j’aime trop les Français mais j’aime trop les Turcs aussi. Nous sommes solidaires entre nous", affirme un autre. Pour un autre habitant du Pontet, le son de cloche est tout autre. "Liberté de pensée, liberté d’expression… C’est normal, il n’y a pas de raison de supprimer une affiche ! Il faut être logique", martèle-t-il.

"On a le kiosque à journaux le plus célèbre de France"

Du côté de la mairie, la riposte judiciaire s’organise, avec l’envoi d’une lettre au procureur de la République pour ouvrir une enquête. Directeur de cabinet du maire (FN) du Pontet, Xavier Magnin s’en explique. "On ne doit pas menacer des gens parce qu’on n’est pas d’accord avec une affiche qui fait la publicité d’un magazine. La liberté d’expression est un principe fondamental en France parce que des gens sont morts pour que la France reste un pays libre. En 2015, des journalistes sont morts à Paris parce qu’ils faisaient des journaux qui déplaisaient aux journalistes. C’est ne pas leur rendre hommage que de céder devant la pression. La liberté de la presse est l’un des principes les plus importants de notre République", souligne-t-il. "On a le kiosque à journaux le plus célèbre de France. Il y a eu des menaces caractérisées à l’encontre de la gérante du kiosque. Des menaces physiques et aussi des menaces d’incendie du matériel urbain", ajoute-t-il.

Un reportage de Stéphane Burgatt

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