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Attentats du 13-novembre 2015 : comment étaient organisés les terroristes pilotés par Daech

Par Emmanuel Mottet

ENTRETIEN SUD RADIO : Dix ans après les attentats du 13 novembre, la France se souvient de cette nuit d’horreur. Derrière le drame, une organisation millimétrée, orchestrée depuis l’étranger par Daech.

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En ce 13-Novembre, la France "fête" un bien triste anniversaire. Il y a 10 ans, des commandos djihadistes commettaient l’acte terroriste le plus meurtrier de l’histoire de France. Une attaque sans précédent, pilotée et revendiquée par l’organisation Daech, qui détruira la vie de 130 personnes, frappées au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et aux abords du Stade de France. Sans compter les blessés, proches, enfants et amis dont l'existence ne sera plus jamais pareil.

On sait déjà presque tout sur cette nuit du 13 novembre 2015, encore plus avec les nombreux documentaires qui ont fleuri ces derniers jours à la télévision ou sur les plateformes de streaming, qui nous replongent dans cette soirée d'horreur absolue avec ses endroits, les témoignages des survivants, des policiers, des politiques ou des secouristes, le décompte des victimes, l'entrée de la BRI seconde par seconde,…

Toutefois, l’organisation de ces attaques reste encore quelque peu obscure et pas toujours connue du grand public. Invité sur l'antenne de Sud Radio, Driss Aït Youssef, docteur en droit public, raconte l’itinéraire des terroristes et le mode opératoire au micro de Jean-François Achilli.

"Un commando projeté depuis l'étranger"

Parmi les membres des commandos terroristes, on connaît certains noms : Abdelhamid Abaaoud — “C'est le coordinateur, le grand logisticien des attentats du 13 novembre”, raconte Driss Aït Youssef — Samy Amimour, l’un des terroristes du Bataclan, ou encore Salah Abdeslam, dernier des terroristes encore en vie. Mais d’où viennent ces hommes ? Quel est leur parcours avant d’arriver à frapper la France ?

Même si des individus sont connus des services de renseignement, en tout cas par la justice française, vous avez des Belges, vous avez des Marocains, vous avez des Irakiens, et donc c'est un commando projeté depuis l'étranger, c'est-à-dire depuis la Syrie, qui, à l'époque, effectivement, était un califat détenu par l'État islamique”, explique le spécialiste.

La Grèce comme base arrière

Non pas originaires de la terre des philosophes, c’est pourtant par la Grèce que les commandos ont prémédité ces attentats, poursuit le docteur en droit : Le commando est parti, et la préparation a pris plusieurs mois. Et la base arrière, initialement, était en Grèce, parce qu'il y avait là des flux de migrants qui fuyaient la guerre civile en Syrie pour se rendre massivement en Europe, et un certain nombre d'entre eux passaient par là. Donc la Grèce était, à un temps donné, effectivement, une base arrière avant de se repositionner sur la Belgique.

Des profils pistés... mais pas cherchés au bon endroit

Déjà à cette époque, la police est au courant de la menace et piste activement le commando : “Ils sont identifiés par la justice française, par la justice belge et par la justice grecque. Il y a des policiers qui les traquent, qui les cherchent. Malheureusement, on n'a pas cherché au bon endroit”, explique l’homme de 45 ans.

La vente du bar d'Abdeslam pour financer l'attentat

Une préparation de plusieurs mois donc, qui a suscité une logistique conséquente pour les djihadistes : “On a un commando extrêmement bien formé, à la fois à l’usage d'explosifs et d'armes à feu, mais surtout muni de faux papiers. Ce sont des individus formés et aguerris dans un théâtre d'opérations terroristes extérieures.

Dans cette logistique, Salah Abdeslam jouera d’ailleurs un rôle essentiel. Belge et habitant dans la banlieue de Molenbeek, c’est grâce à la vente du commerce du terroriste et de son frère que l’attaque pourra être financée :

“Le financement de cette opération, de ces attentats, c'est à peu près 90 000 euros. Dans cette somme, il y a une grande partie qui est issue de la revente d'un restaurant appartenant aux deux frères Abdeslam. Donc ils ont vendu leur bar pour pouvoir financer une partie de ces attentats”, conclut Driss Aït Youssef.

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