À quelques jours des commémorations du 13-Novembre, l’affaire Maëva B. secoue les services antiterroristes. Cette jeune femme de 27 ans, proche de la mouvance islamiste radicale et ancienne compagne de Salah Abdeslam, est désormais soupçonnée d’avoir participé à la préparation d’un projet terroriste. Une enquête est en cours, impliquant deux autres personnes, alors que les autorités s’interrogent sur les failles du système carcéral et judiciaire.
Maëva B., 27 ans, convertie à l’islam radical et originaire d’Occitanie, est au cœur d’une enquête antiterroriste ouverte en janvier 2025. Initialement suspectée d’avoir remis une clé USB contenant de la propagande djihadiste à Salah Abdeslam, elle est désormais soupçonnée d’avoir participé à la préparation d’une action violente avec son nouveau compagnon et une autre femme.
L'édito de @JFAchilli :"Parce qu’il ne faut jamais oublier la barbarie. Pour 82% des Français, 8 personnes sur 10, il est important, voire très important, de commémorer jeudi les attentats de Paris qui ont fait il y a dix ans 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre… pic.twitter.com/UILwW2eBbl
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Maëva B. à Abdeslam : « Cette nuit, Allah m’a fait rêver de toi »
Le parquet national antiterroriste (PNAT) et la DGSI ont élargi l’enquête à une possible « association de malfaiteurs terroriste ». Deux autres individus sont en garde à vue depuis le 8 novembre, dans un contexte hautement symbolique : la France s’apprête à commémorer les dix ans des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts.
Maëva B. n’est pas une inconnue pour les services de renseignement. Sa relation avec Salah Abdeslam débute en 2017, par une correspondance épistolaire alors qu’elle avait 19 ans. Elle affirme avoir été « sauvée par l’islam » après une période de dépression. Le ton de ses lettres, empreint de ferveur religieuse et affective, révèle une proximité idéologique avec le détenu le plus surveillé de France.
Me @samiamaktouf : "#SalahAbdeslam n'a jamais été dans un processus de déradicalisation, je n'y crois pas" #LaVéritéEnFace https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/UYEsAb5lYy
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Mariée à Abdeslam par téléphone en 2022
Les courriers de Maëva B. sont manuscrits, souvent maladroits en orthographe, mais d’une intensité très marquée. Elle y mêle foi et attachement : « Cette nuit, Allah m’a fait rêver de toi, écrit-elle notamment. Mes yeux éprouvaient beaucoup de mal à retenir mes larmes ». Abdeslam, qui correspondait alors déjà avec d’autres femmes, lui répond en l’appelant « ma sœur » et lui prodigue des conseils religieux. Leur relation évolue, passant de l’amitié à l’intimité.
En 2022, le couple se « marie » par téléphone, sans reconnaissance religieuse officielle. En 2024, malgré son profil radicalisé, Maëva B. obtient un permis de visite délivré par le PNAT, après une enquête administrative. Ces visites ont lieu à la prison de Vendin-le-Vieil, où Abdeslam est détenu à l’isolement.
Clé USB dans la cellule de #SalahAbdeslam : "Comment est-ce possible ? C’est supposé être la prison la plus sécurisée en France. Les familles des victimes sont stupéfaites, ont peur et se sentent en insécurité" déplore Me @samiamaktouf #LaVéritéEnFace https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/q1PiPAh7eO
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Textes, chants et vidéos islamistes sur la clé USB
En janvier 2025, lors d’un contrôle dans la cellule d’Abdeslam à Vendin-le-Vieil, des traces de connexions USB sont détectées sur son ordinateur légal. Des fichiers de propagande djihadiste sont retrouvés : textes, chants islamistes (anasheeds), et une vidéo du gourou jihadiste Omar Omsen. La clé physique reste introuvable, mais Maëva B. est soupçonnée de l’avoir introduite lors d’un parloir.
Elle est placée en garde à vue le 4 novembre pour « recel d’objet illicite à détenu ». L’enquête, menée par la SDAT et la DGSI, s’oriente désormais vers une « association de malfaiteurs terroriste ». Deux autres personnes sont également en garde à vue depuis le 8 novembre. Ce lundi matin, la directrice de la DGSI a tenu à préciser que Salah Abdeslam « n’est pas mis en cause dans un projet d’attentat ». Mais cette affaire soulève des questions brûlantes à quelques jours des commémorations des attentats du 13-Novembre 2015.