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Rétro 2025 - Touati sur le budget 2026 : "Que les dirigeants français et les ministères montrent l'exemple !"

Durant les fêtes de fin d'année, retrouvez les temps forts de l'actualité française ou internationale qui ont fait 2025 et secoué l'antenne de Sud Radio. Aujourd'hui, retour en juillet dernier quand le Premier ministre de l'époque, François Bayrou, multipliait les pistes et les concertations pour tenter d'économiser 40 milliards d'euros. De quoi ''rendre fou'' l'économiste Marc Touati.

Marc Touati
Marc Touati

15 juillet 2025. Au micro de Sud Radio et de Maxime Lledo, l'économiste et essayiste Marc Touati est l'invité du jour pour évoquer les pistes que pourrait explorer l'Etat afin de trouver le Graal, à savoir les 40 milliards d'euros d'économies suggérés par François Bayrou dans son "plan d'effort" pour tenter de remettre le pays d'aplomb.

« Pourquoi autant de ministres, de secrétaires d'État ? Pourquoi une telle Assemblée, un tel Sénat ? »

« Le vrai enjeu, il est d'abord que les dirigeants français, les ministères, les organismes de direction du public au sens large, tout ça, c'est à eux à faire d'abord des efforts et de montrer l'exemple car les Français en ont déjà fait depuis 40 ans, souligne Marc Touati. Si eux montrent l'exemple, nous effectivement, les Français, on continuera car on fait déjà des efforts depuis 40 ans. Mais il n'y a aucun exemple qui est montré. Même si c'est des symboles, pourquoi avoir autant de ministres ? Pourquoi avoir autant de secrétaires d'État ? 15 ministres, ça suffit. Pourquoi avoir une telle Assemblée nationale ? Un tel Sénat ? C'est énorme. Ce sont des frais énormes. Le Conseil économique et social ? Des frais énormes qui ne servent à rien. Pourquoi tout ça ? C'est là où ça colle pas. C'est pourquoi je vous dis, il y a un autre problème que nous avons. Et c'est vrai que c'est compliqué pour François Bayrou parce qu'il n'a pas de majorité. »

« Les 40 milliards, ils sont déjà caducs ! »

« Il faut être honnête. Le budget, il a fait des efforts au début parce qu'il fallait bien faire avancer un petit peu la France. Mais là, il n'aura pas de budget, c'est évident. Je vous donne un exemple très simple. On nous dit qu'on va avoir à peu près 0,6-0,7% de croissance. En fait, dans le meilleur des cas, on aura 0,4. Si on a 0,4% de croissance, déjà vous perdez 10 à 20 milliards d'euros de recettes fiscales et donc d'augmentation du déficit. Les 40 milliards, ils sont déjà caducs. »

« En 15 ans, la charge d'intérêt de la dette va nous coûter 1 000 milliards d'euros »

« Autre exemple, je parlais de l'augmentation des taux d'intérêt. Cette année, la charge d'intérêt de la dette, ça va nous coûter 70 milliards d'euros. Juste pour payer les intérêts de la dette complètement fichus en l'air. L'an prochain, ça va coûter 100 milliards d'euros. Tous les économistes de Salon, ou même les politiques, ça n'a rien à voir. Ils disaient que la dette publique, ça ne coûte rien. En 15 ans, la charge d'intérêt de la dette, ça va nous coûter 1 000 milliards d'euros. Ce qu'on fait avec 1 000 milliards d'euros, c'est jeter par la fenêtre à cause des dirigeants qui ont fait du gaspillage, qui ont augmenté n'importe comment la dépense publique. C'est ça qui est extrêmement dangereux. »

« Il faut dire stop sinon on va avoir le scénario grec »

« Pourquoi nous avons des dirigeants ? Pour qu'ils fassent du boulot sérieux. Aujourd'hui, c'est à eux à montrer l'exemple. Si vous faites ce qu'on continue de faire depuis 40 ans, j'ai vu tous les dirigeants français depuis 30 ans. J'avais toujours la même réponse. Si on baisse la dépense publique, il va y avoir des grèves. Finalement, on a augmenté la dépense et il y a quand même des grèves. Il y a quand même des manifestations. Il y a quand même des blocages. À un moment, il faut dire stop. Sinon, si on ne le fait pas, on va avoir le scénario grec. »

L'été fut chaud, le Premier ministre se sera brûlé les ailes. Entré en fonctions le 13 décembre 2024, François Bayrou donnera sa démission le 9 septembre 2025, au lendemain du vote de confiance qu'il avait lui-même sollicité à l'Assemblée, à une très large majorité en sa défaveur (194 pour, 364 contre). Plus dure fut la chute.

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