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France - Algérie : la libération de Boualem Sansal va-t-elle relancer le dialogue entre les 2 pays ?

Par Emmanuel Mottet

Après plus d’un an d’emprisonnement, l’écrivain a été accueilli à l’Élysée, ravivant l’idée d’un possible rapprochement entre Paris et Alger malgré des tensions encore vives.

FRANCOIS GUILLOT - AFP/Archives

Enfin arrivé sur le sol français après plus d’un an d’emprisonnement dans les prisons d’Algérie, Boualehm Sansal a été reçu hier à l’Élysée. Point central de la tension avec l’Algérie, la libération de l’écrivain pourrait-elle enclencher un nouveau cycle de coopération synonyme d’apaisement entre les deux pays ?

Si la relation entre les deux pays est historiquement compliquée, ces dernières années n’ont fait qu’accentuer la fracture entre Paris et Alger. L’affaire du Sahara occidental où la France s’est déclarée en faveur du Maroc, l’arrestation d’un agent consulaire ou les expulsions de diplomates avaient largement détérioré la situation.

L’arrestation de Boualem Sansal : point de cristallisation des tensions

Pic de ces tensions, l’arrestation de Boualem Sansal en novembre 2024 où l’écrivain franco-algérien avait été condamné cet été à une peine de cinq ans de prison pour “atteinte à l’unité nationale”. Moins évoquée dans les médias que son compatriote, l’emprisonnement 7 mois plus tard de Christophe Gleizes, journaliste français détenu pour “apologie du terrorisme”, n’avait évidemment pas amélioré la relation entre les deux pays.

Macron ouvre la porte

Libéré depuis une semaine, et reçu hier soir à l’Élysée, le président de la République s’est d’abord réjoui du retour de l’écrivain : C’était une joie de pouvoir accueillir Monsieur Boualem Sansal et son épouse. Ils étaient émus, heureux de revenir en France et ils étaient en bonne forme. Je veux ici leur dire toute l’affection de la nation”, s’est exprimé le chef de l’État.

Emmanuel Macron n’a pas fait que se réjouir de ce retour. En conférence de presse, le président a également ouvert la porte à de nouvelles discussions avec l’Algérie : “Je tiens à ce que la France soit respectée et à ce qu’elle mène un dialogue sérieux, calme et exigeant. Si ces conditions sont remplies et qu’on peut obtenir des résultats, je suis disponible évidemment à tout échange à mon niveau”, a déclaré le locataire de l’Élysée suite à une question sur une potentielle rencontre avec le président Tebboune en marge du G20 en Afrique du Sud.

Le plus jeune président de la Vème République a aussi mentionné le travail des “équipes diplomatiques” pour œuvrer à une nouvelle collaboration, puis a ajouté : “Mon souhait c’est que nous puissions avancer pour à la fois être plus efficaces sur les grandes questions économiques, sécuritaires et migratoires.”

"Une volonté de reprise du dialogue

En effet, le thème de la sécurité évoqué par Emmanuel Macron a été durant la crise avec l’Algérie un problème à part entière. Normalement habitués à collaborer notamment en termes de renseignement sur le terrorisme, les services de sécurité ont été fortement impactés depuis un an et demi. Interviewé il y a un peu plus d’une semaine par France Inter, le directeur de la DGSE déclarait ceci : “Nous avons atteint un point extrêmement bas de coopération opérationnelle en matière antiterroriste.”

Un entretien accordé quelques jours avant la libération de Boualem Sansal où le patron des services de renseignement extérieur français annonçait : “Aujourd’hui, nous avons des signaux qui viennent de la partie algérienne sur une volonté de reprise du dialogue.” Peut-être déjà des signes d’apaisement entre les deux pays ?

Si les relations sont officiellement au point mort entre Paris et Alger, les tensions connues depuis un an et demi pourraient s’améliorer grâce à la libération de Boualem Sansal. Cependant, la détention du journaliste Christophe Gleizes reste un point de blocage pour la France.

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