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Sarah El Haïry (LREM) : "Nous ne sommes pas les députés du gouvernement, ni d'un parti"

Par Mathieu D'Hondt

Sarah El Haïry (députée LREM de Loire-Atlantique issue du MoDem) était ce dimanche l'invitée de Julien Mahet sur Sud Radio.

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Sarah El Haïry était interviewée par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 22 décembre, dans "le petit déjeuner politique".

Alors que la question de l’inexpérience, voire de l’amateurisme des nouveaux venus à l’Assemblée - notamment dans les rangs de la République en marche - fait actuellement débat, Sarah El Haïry, députée de la majorité présidentielle issue du MoDem et novice dans l’hémicycle, était ce dimanche l’invitée de Sud Radio.

Bonjour Sarah El Hairy, vous êtes députée de Loire-Atlantique, nous vous avions déjà reçue juste après votre élection alors que votre "stage de formation" de députée allait débuter. Comment ça s'est passé ?

Ça s'est très très bien passé...

...c'était un stage uniquement pour la communication ou cela a vraiment servi ?

Franchement, c'était intéressant parce qu'il y avait du fond. On a fait des focus sur des moments fort comme par exemple "qu'est-ce qu'une loi d'habilitation ?", mais on s'est surtout concentré sur la procédure législative. C'était intéressant de bien connaître les étapes, les procédures et surtout le calendrier.

On entend partout qu'il y a des façons de faire à l'Assemblée, sont-elles si inscrites dans le marbre ?

Je serais bien curieuse d'entendre ce que vous entendez par "façons de faire"...

...il paraît qu'il y a des processus, qu'il faut par exemple rentrer à droite quand on est de droite, à gauche quand on est de gauche ect...

Du coup, quand vous êtres centriste comme moi, il n'y a pas d'entrée (rires). Alors, il y a des habitudes, ça c'est vrai ! Certaines sont intéressantes, d'autres sont un peu désuètes. 

Comment s'est passé l'apprentissage ? Je le rappelle, vous êtes en politique depuis 10 ans mais c'est votre premier mandat de députée, il faut donc apprendre, n'est-ce pas ?

Bien sûr qu'il faut apprendre et en même temps, on est hyper bien accompagnés à plusieurs niveaux. Dans mon quotidien, j'ai les administrateurs de l'Assemblée nationale qui m'aident. Parce qu'en fonction des missions que vous avez à faire - moi j'ai la chance d'avoir un rapport spécial à faire - vous êtes accompagnés d'un administrateur. J'en ai donc un avec moi qui est un fonctionnaire de l'Assemblée nationale et qui m'accompagne sur ce travail législatif. Mais j'ai aussi mon équipe, qui est en dernière phase de constitution, et on a les gens qui travaillent pour le groupe politique qui sont aussi à notre disposition. Ils nous accompagnent sur la procédure, la manière de faire ou même des choses plus profondes, plus thématiques. Si par exemple, on n'est pas d'accord sur un amendement, la façon dont je vais l'écrire ou alors de quelle manière je vais poser ma question au gouvernement ect...

Tout ce que vous nous dîtes, ça démonte un peu ce qu'on entend depuis plusieurs semaines, à savoir que "vous (les novices ndlr) êtes des bleus", que "vous ne savez pas faire", qu'il y a des "cafouillages". Or, vous êtes en train de nous dire que vous êtes accompagnée par des fonctionnaires, vous n'êtes donc pas toute seule et vous ne faites pas ce que vous voulez, n'est-ce pas ? 

Absolument pas ! Nous sommes toujours maîtres de la décision, mais par contre nous sommes très bien accompagnés et par des personnes différentes. Toutes les personnes qui doutent aujourd'hui de notre capacité intellectuelle - parce que c'est vraiment cela dont il s'agit pour le coup - de travail et même de notre indépendance, je leur dis "venez faire un vis ma vie* avec moi" car ils pourront voir ce qu'est le job d'un député. Un député, ça bosse ! 

Évidemment qu'il y a encore du rodage, comme une voiture que vous achetez, mais il y a de l'accompagnement dans les équipes internes, dans les circonscriptions et les personnes du groupe. Je vais vous parler d'un rôle en particulier, celui du secrétaire général du groupe. C'est la personne que vous pouvez solliciter pour tout, celle qui va vous rediriger vers le bon service, la bonne personne ou le bon interlocuteur. Et à partir de là, c'est comme une sorte de numéro unique, vous n'êtes pas perdus. Le plus compliqué à l'Assemblée, ce sont surtout les procédures. Un amendement par exemple, ça se dépose dans les temps. Une question d'actualité, ça s'écrit sous une certaine forme. Pour écrire une question au gouvernement, il y a des codes. L'accompagnement se situe là. Après, pour ce qui est du socle idéologique et de la décision, cela appartient aux députés. N'oublions pas que les députés sont indépendants, ce sont des députés de la nation. On n'est pas uniquement les députés des gens qui ont voté pour nous, nous ne sommes pas les députés du gouvernement, ni d'un parti. J'invite les gens à regarder les scrutins publics, durant ces votes j'ai par exemple voté avec l'opposition, des fois contre le gouvernement et parfois dans la majorité. Il ne faut pas oublier que chacun rend d'abord des comptes à sa propre conscience et ensuite à toutes les personnes avec lesquelles il travaille et discute au quotidien.

Vous êtes déjà intervenue dans l'hémicycle, ça se passe comment ?

Votre sang ne fait qu'un tour dans votre corps, vous avez hyper chaud. Vous marchez, vous arrivez en tribune et puis vous vous dîtes soudain que vous avez tout oublié... Ça m'a rappelé particulièrement mon oral d'espagnol (Rires)... Quand on arrive et que l'on voit l'ensemble de l'hémicycle, on se dit que c'est impressionnant. On voit les Jean-Luc Mélenchon, les Marine Le Pen, des gens qui ont obtenu les 500 signatures, c'est impressionnant ! Et puis finalement, on se dit que nous sommes avant tout collègues car à l'Assemblée, on n' a qu'une seule voix.

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