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Jacqueline Gourault : "Au final, beaucoup de retraités vont s'y retrouver"

Par Benjamin Jeanjean

La ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce jeudi. L’occasion pour elle de parler retraités, 80km/h, SNCF et négociations sur la Corse.

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C’est une journée-test pour le gouvernement. Ce jeudi 15 mars, les retraités défileront de nouveau à l’appel de neuf organisations syndicales et administratives pour protester contre la hausse de la CSG, qui a d’ores et déjà des effets sur certains d’entre eux. Interpellé par plusieurs personnes âgées lors d’un déplacement à Tours mercredi, Emmanuel Macron a de nouveau assumé son choix, quitte à en agacer plus d’un. Un choix qu’a tenté d’expliquer ce matin Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, au micro de Sud Radio.

"40% des retraités ne seront pas touchés"

"Les retraités ont vu dès le mois de janvier une diminution de leur retraite. C’est vrai que ce n’est pas agréable, mais il faut l’expliquer et c’est ce qu’a fait le Président hier. Il a d’abord rappelé que c’était une annonce de campagne, qu’il choisissait de demander aux retraités de faire un petit effort pour les actifs pour permettre de baisser un peu les cotisations sociales et donc donner un peu plus de pouvoir d’achat. Je rappelle aussi qu’il y a l’exonération de la taxe d’habitation pour les gens (et le dégrèvement pour les collectivités) qui fait que beaucoup de retraités vont s’y retrouver. Il y a un décalage dans le temps, puisqu’il y a eu la baisse de la CSG dès janvier alors que les effets de la taxe d’habitation seront plus tardifs. (…) Par ailleurs, 40% des retraités ne seront pas touchés, ceux qui touchent les plus petites retraites, et que le minimum vieillesse sera progressivement augmenté (30€ cette année, jusqu’à 100€ en 2020)", explique-t-elle.

Également interrogée sur la limitation à venir des routes départementales à 80km/h, celle qui fut sénatrice du Loir-et-Cher de 2001 à 2017 a tenu, sans surprise, à défendre cette mesure gouvernementale, même si elle a bien conscience de son impopularité dans certains territoires. "Je le vois dans mon département du Loir-et-Cher. Je suis au courant, j’ai vu l’association Les motards en colère. Ceci dit, je suis d’un département très accidentogène où il y a beaucoup de morts sur les routes départementales, et je pense que la limitation de vitesse sur certaines routes à double sens non protégées au milieu n’est pas une si mauvaise idée que cela. Dans le Loir-et-Cher, il y a beaucoup de sangliers, il y a des voies très accidentogènes comme les levées de la Loire entre Blois et Tours, etc. Et si vous connaissez bien la ruralité et que vous vous promenez sur les routes départementales, tous les maires mettent des chicanes et du 50km/h à l’entrée des villages. Tout le monde a le souci de la sécurité", assure-t-elle.

"Ce sera la Corse au cœur de la République"

Pour ce qui est de la réforme à venir de la SNCF, Jacqueline Gourault réfute le procès en passage de force adressé au gouvernement. "Quand on dit "ordonnances", il y a plein de gens qui pensent que ça ne passe même pas dans les assemblées, alors qu’il y a un débat à l’Assemblée ! C’est une loi d’habilitation par d’ordonnances, mais c’est débattu à l’Assemblée ! Deuxièmement, en parallèle de cette loi, il y a une concertation très importante qui va avoir lieu pendant trois ans. D’autre part, je crois qu’il y a urgence… La SNCF, ça ne marche quand même pas très très bien, et les affaires européennes l’obligent à entrer en concurrence", rappelle-t-elle.

Enfin, Jacqueline Gourault, en première ligne sur le dossier corse, est revenue sur la récente réunion entre le gouvernement, représenté notamment par Édouard Philippe, et les leaders de la collectivité territoriale de Corse, les nationalistes Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni. "J’ai eu de très nombreuses réunions avec les responsables de la collectivité territoriale de Corse. Nous avons longuement préparé cette réunion avec le Premier ministre, et il y a eu un débat et des discussions très constructives. Le Premier ministre a confirmé qu’il y aura dans la Constitution un article sur la Corse. Aujourd’hui, la Corse est une collectivité territoriale que la loi ordinaire a faite. Ce qu’une loi ordinaire fait, vous pouvez le défaire très simplement. Maintenant, la collectivité de Corse sera inscrite dans la Constitution, et pour changer cela il faudra réviser la Constitution !", assure-t-elle avant de souligner qu’on peut "bien sûr" travailler avec les deux leaders. "Ils sont d’abord différents l’un et l’autre, ils n’ont pas le même tempérament. Ils sont nationalistes tous les deux, mais l’un est autonomiste et l’autre indépendantiste. (…) Le président de la République a été très clair : reconnaître le caractère spécifique de la Corse, c’est une réalité, mais ce sera la Corse au cœur de la République", insiste-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jacqueline Gourault dans le Grand Matin Sud Radio

 

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