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Fabienne Keller: "On est en campagne, en France comme en Allemagne..."

"Il y a des rapports de force au sein de l’Union européenne, mais nous sommes d'accord sur l'essentiel : ensemble, à 540 millions d'habitants, on est plus fort, on peut mieux se défendre face aux défis du monde", a déclaré Fabienne Keller, candidate aux élections européennes sur la liste "Renaissance", élue à Strasbourg et vice-présidente d’AGIR (En Marche). Fabienne Keller était l'invitée de Patrick Roger dans "Le petit-déjeuner politique" sur Sud Radio, le 16 mai 2019.

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Les divergences affichées entre Merkel et Macron? "C’est de la politique intérieure allemande"

Interrogée sur les divergences affichées entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, Fabienne Keller a estimé qu’elles sont le reflet de la politique intérieure allemande. "On est en campagne en France comme en Allemagne. C'est un sujet qu'il faut analyser sous l'angle de la politique intérieure allemande, avec des élections locales dans plusieurs Länder. Il faut aussi rappeler que Français et Allemands sont différents. C'est ce qui fait que, quand on se met d'accord, c'est un socle utile, précieux, pour un accord plus global. On a une culture, des traditions, une manière d'être différentes", a-t-elle déclaré. Fabienne Keller a néanmoins estimé que l’unanimité au sein de l’Europe était tout de même nécessaire sur des questions importantes comme l’harmonisation fiscale.

"Emmanuel Macron bouscule. La liste qu'il soutient propose un nouveau groupe, propose de gouverner à trois groupes et non à deux, comme c'était la tradition historique. Les Allemands vivent aujourd'hui dans une coalition qui génère plus de lourdeur, plus d'inertie, alors Mme Merkel veut s'affirmer avec constance."

Renforcer les frontières extérieures de l’Union européenne

Au cours de cet entretien avec Patrick Roger, Fabienne Keller s’est aussi prononcée pour un renforcement de l'espace Schengen. "Il y a eu de gros progrès depuis trois ans et la crise de 2015, et nous proposons d'aller plus loin avec 10.000 nouveaux garde-frontières et garde-côtes, et un droit d'asile renforcé."

Un salaire minimum partout en Europe

Fabienne Keller a aussi commenté la proposition de Nathalie Loiseau de mettre en place un SMIC dans l’ensemble de l’Union européenne. "On propose un salaire minimum partout en Europe, mais pas au même niveau en euros, pour s'adapter à la situation de chaque pays. Le but ultime est qu’un jour, on arrive à un même niveau partout. C’est ça, le modèle européen. Rappelez-vous : à chaque élargissement de l’Union européenne, il y a eu un temps d’ajustement des aides pour les infrastructures, l’énergie… Et à côté de cela, il y a la possibilité de travailler dans d’autres États membres, il y a des programmes de formation, d’accompagnement des entreprises… Ils élèvent le niveau de vie et permettent un développement économique fort. Regardez : aujourd’hui, l’Espagne et le Portugal sont complètement intégrés", a-t-elle déclaré.

Déménager le Parlement européen de Strasbourg à Bruxelles? "Inacceptable"

Interrogée sur l’idée de regrouper le Parlement européen et la Commission européenne dans une seule ville, Fabienne Keller a estimé que ce n’était pas acceptable. "Le Parlement à Strasbourg, c'est inscrit dans les traités. C'est l'Histoire qui a désigné Strasbourg, ville qui a changé cinq fois de nationalité entre la guerre de 70 et le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. J'aime beaucoup l’expression de l'ancien maire de Strasbourg, Pierre Pflimlin, qui disait : 'J'ai vécu un miracle, l'Europe a changé un fleuve de sang, le Rhin, en fleuve de la paix'. Il faut s'en souvenir, à l'heure où le Brexit ravive les tensions au nord de l'Irlande, la dernière paix en Europe."

Fabienne Keller : "Les eurodéputés ne font pas la navette"

Interrogée sur le coût très important induit par les déplacements des eurodéputés, Fabienne Keller a tenu à nuancer : "Les eurodéputés rentrent dans leur pays quatre jours en fin de semaine, puis ils se rendent pour leur travail parlementaire soit à Bruxelles, soit à Strasbourg, une semaine par mois. Et puis j'espère qu'ils voyagent en Europe. Je défends une Europe polycentrique, diverse. Il faut quand même que les eurodéputés soient mobiles en Europe".

L’Union européenne a des vocations très diverses

Fabienne Keller a aussi tenu à réaffirmer la pertinence de l’Union européenne dans le monde d’aujourd’hui. "Je crois que celui qui n'a pas d'Histoire n'a pas d'avenir. L'Histoire de la construction européenne, c'est le 'plus jamais ça'. Simone Veil disait : 'Pour une France forte, il faut une Europe forte'. Elle qui avait connu les camps de concentration, rencontrait les homologues allemands malgré la douleur infinie d'avoir perdu une partie de sa famille. Jean Monnet prônait de commencer par l'économie, mais il faut maintenant faire un projet plus politique en défendant l'environnement, en donnant plus l'espoir pour nos jeunes, en répondant aux inquiétudes sur les migrations, la menace venue de Russie, la pauvreté inacceptable en Europe, le chômage.

Fabeinne Keller affiche son opposition à François Xavier-Bellamy

À la question de Patrick Roger de savoir quelles relations Fabienne Keller entretenait avec Les Républicains, elle a répondu : "Avec une vingtaine de parlementaires et de maires de grandes villes, nous avons fait le choix de quitter Les Républicains parce qu'ils avaient fait le choix de ne pas tourner le dos au Front national. J'ai vécu ce bureau national, c'était une rupture par rapport au projet fondateur de Jacques Chirac. Sinon, les choix de société des Républicains ne nous paraissent pas acceptables".

"Monsieur Bellamy dit qu'il n'est pas favorable, à titre personnel, à la loi Veil. Mais avec qui va-t-il voter ? Avec les ultra-conservateurs polonais et hongrois, ou comme l'aurait fait Simone Veil ? Moi, mon choix, c'est clairement Simone Veil", a-t-elle martelé.

 

 

 

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