Retranscription des premières minutes :
- Il est 8h14 et mon invité ce matin c'est Gérald Kerzeg, bonjour.
- Bonjour.
- Médecin urgentiste et directeur médical de Doctosimo, un point sur la situation en France et sur l'épidémie de grippe.
- Le dernier bulletin du ministère de la Santé publié mercredi montre une progression nette de la grippe dans toutes les régions.
- La France est désormais totalement en phase qu'on appelle épidémique dans votre jargon Docteur Kerzeg.
- L'agence sanitaire explique que la situation reste modérée pour l'instant. Est-ce que cela change depuis quelques heures ? Alors non ça ne change pas, c'est-à-dire qu'on est dans une phase épidémique mais j'allais dire comme tous les hivers.
- Et on voit bien les précautions un peu politiques pour ne pas dire la peur du politique et de la ministre de la Santé qui anticipent éventuellement une difficulté ou des difficultés à l'hôpital qu'on connaît parce qu'elles sont quotidiennes et on n'a pas besoin d'une épidémie de grippe pour avoir un manque de lits, pour avoir un manque de personnel.
- Et donc on voit bien que chaque hiver c'est un peu la même histoire avec on tire la sonnette d'alarme, on dit attention cette grippe va être plus importante que les autres, elle risque de paralyser l'hôpital etc.
- Mais la cause ce n'est pas la grippe, on voit bien que la cause elle est structurelle, elle est sur notre système de santé.
- Donc oui on est en phase épidémique, on a des problèmes de lits comme on a j'allais dire chaque année, l'été c'est la canicule, l'hiver c'est le froid et c'est la grippe.
- Le problème il vient du manque de moyens.
- Et on y reviendra Gérald Kerzak, on y reviendra.
- Et la phase de grippe actuellement, alors oui il y a une situation qui est tendue puisque la population vieillit, quand vous avez plusieurs pathologies, quand vous êtes insuffisant respiratoire, insuffisant cardiaque et que vous attrapez la grippe, et bien vous êtes plus à risque de nécessiter de l'oxygène et l'oxygène ça se met dans un hôpital, ça se met dans un lit d'hôpital.
- Donc on est dans une situation épidémique assez classique, on voit nos voisins anglais par exemple, passer le pic de l'épidémie avec finalement une épidémie qui est moins importante que les autres années.
- Est-ce qu'on sait quand est-ce que le pic interviendra à peu près ? Parce que les dernières modélisations, je regardais ça tout à l'heure, de l'Institut Pasteur évoquent un fort impact possible à l'hôpital en réalité avant la fin de l'année ou au tout début de l'année.
- C'est une courbe qui est correcte, c'est ça l'idée ? Oui, alors ça reste toujours des modélisations donc il faut toujours être extrêmement prudent.
- Et puis il y a aussi les patients qui vont arriver à retardement après.
- Ce n'est pas parce qu'on a passé le pic que...
- On est sorti d'affaire, notamment quand vous avez des personnes qui sont fragiles ou on peut avoir des surinfections par des bactéries qui arrivent plusieurs jours, voire plusieurs semaines après.
- Ce qu'on regarde sur les modélisations françaises ou anglaises, c'est que le pic ne va pas tarder dans les prochains jours ou tout début d'année avec un plateau de cette grippe qui, là, est difficile à anticiper.
- Parce que ce n'est pas parce qu'on a passé le pic qu'on n'est pas encore sur un plateau où on va avoir des gens qui vont continuer à consulter.
- Les fameux plateaux hauts qu'on a entendus régulièrement, il y a quelques années dans ce pays.
- Il y a quelques années avec le Covid, exactement.
- Exactement.
- Derrière tout cela, évidemment, il y a eu une inquiétude et il y a une inquiétude toujours.
- Et vous avez commencé à l'esquisser, Gérald Kierzak, c'est l'état de l'hôpital.
- Par exemple, dans les Bouches-du-Rhône, ce sont des médecins qui ont été réquisitionnés déjà par la préfecture uniquement pour faire face à l'afflux de fascients.
- C'est donc ça, une fois plus, la situation de l'hôpital, c'est une tension permanente de la réquisitionner des médecins uniquement parce qu'on traverse une période de grippe.
- J'allais dire de l'hôpital, mais pas que.
- C'est l'ensemble du système de santé.
- Je pense à mes collègues médecins libéraux qu'on entendra beaucoup au début...
Transcription générée par IA