Un référendum sur la peine de mort en Turquie constituerait "une rupture avec les valeurs" européennes, a affirmé lundi l'Elysée au lendemain de la victoire du président Recep Tayyip Erdogan à la consultation populaire sur un renforcement de ses pouvoirs.
"Les valeurs et les engagements pris dans le cadre du Conseil de l'Europe devraient conduire les autorités turques à conduire un dialogue libre et sincère avec toutes les composantes de la vie politique et sociale", a déclaré la présidence française dans un communiqué.
"L'organisation d'un référendum sur la peine de mort constituerait évidemment une rupture avec ces valeurs et ces engagements", ajoute l'Elysée, alors que le président turc a évoqué dimanche soir la possibilité d'organiser un nouveau référendum, celui-ci sur le rétablissement de la peine de mort.
Après le vote de dimanche, la France "prend note des contestations émises et suivra avec la plus grande attention les évaluations du scrutin effectuées par le Conseil de l'Europe et l'OSCE", poursuit le communiqué.
"Il appartient aux Turcs et à eux seuls de décider de leur organisation politique. Mais les chiffres publiés montrent qu'en tout état de cause la société turque est divisée sur les profondes réformes envisagées", affirme l'Elysée.
La réforme constitutionnelle destinée à renforcer les pouvoirs du président turc a été approuvée à une courte majorité dimanche, loin du plébiscite espéré par M. Erdogan. Le résultat provisoire, faisant état d'une victoire du "oui" à 51,4%, est contesté par l'opposition et doit faire l'objet d'un rapport d'observateurs internationaux.