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Rébellion de Wagner : "Un cas d’école de coup d’État raté"

Par Jean Baptiste Giraud

Au lendemain de la mutinerie des mercenaires de Wagner en Russie, que peut-il se passer pour Vladimir Poutine ?

Prigojine et ses troupes Wagner sont rentrés dans le rang. Quelles conséquences pour Vladimir Poutine, la guerre en Ukraine et la stabilité du pouvoir russe ?

Mutinerie de Wagner : "Aucun oligarche n’a osé bouger"

Que retenir de cette mutinerie et de ses suites ? "Nous avons un cas d’école de coup d’État raté, estime Oleg Kobtzeff, historien et géographe, spécialisé dans l’Europe de l’Est à l’Université américaine de Paris. L’occupation de tout un secteur militaire dans le sud de la Russie et à la frontière Ukrainienne était assez impressionnante. C’était quand même assez sérieux, avec une sorte de remake de la marche des Chemises noires sur Rome."

"Les troupes de Wagner se sont arrêtées à deux heures de voiture de Moscou. Et puis, finalement, il ne s’est rien passé car il n’y a pas eu la deuxième composante nécessaire à un coup d’État : la politique. Aucun oligarche n’a osé bouger, profiter de cela, ni s’être entendu avant avec Prigojine pour soit prendre le Kremlin soit a minima remplacer Shoigu et Gerasimov, la cible principale de Prigojine."

 

"La coalition de base de Poutine a tenu"

"Je ne pense pas que Prigojine visait le Kremlin. Il visait le ministère de la Défense et des Armées, analyse Oleg Kobtzeff, historien et géographe, spécialisé dans l’Europe de l’Est à l’Université américaine de Paris." Maintenant, Poutine va-t-il remplacer Shoigu ? "Il peut le virer ou le punir pour ne pas avoir prévu cette pagaille. D’un autre côté, le renvoyer peut être interprété comme un signe de faiblesse."

Derrière cette affaire, n’y a t'il pas une manipulation ? "Il faut faire très attention : Prigojine est un tout petit élément de l’appareil militaire russe. Il faut compter avec le FSB, l’ancien KGB, et beaucoup d’autres factions qui forment la base du pouvoir russe. Cette coalition qui est la base du régime de Poutine a pour l’instant tenu. Cette affaire a quand même fait un peu désordre. On va voir dans les mois à venir si cette aventure a pu être un facteur d’affaiblissement ou de déstabilisation du régime. Pour le moment, on n’en voit aucun signe."

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