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Solène Chalvon Fioriti : "En Afghanistan, un tel reportage n'est plus possible aujourd'hui"

Par Jean Baptiste Giraud

La journaliste Solène Chalvon Fioriti était l'invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio le 10 mars 2023 dans "Le 10h - midi".

Solène Chalvon Fioriti
Solène Chalvon Fioriti, invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le dimanche 12 mars 2023 à 20h55, France 5 diffusera le documentaire de Solène Chalvon Fioriti "Le monde en face : Afghanes".

 

Solène Chalvon Fioriti : "C’est devenu beaucoup plus compliqué de tourner en Afghanistan"

Était-ce difficile d’organiser ce tournage ? "Comme la situation s’est dégradée et que la ligne s’est durcie au point qu’il y a maintenant un interdit qui tombe toutes les trois semaines, c’est devenu beaucoup plus compliqué. On avait besoin de plus d’autorisations de tournage, ils étaient sur notre dos. Mais toutes les femmes auxquelles on a parlé, on leur a parlé sans qu’un homme soit présent. On avait choisi des femmes dont on savait qu’elles étaient veuves ou dont les maris étaient hospitalisés, ou encore qu’ils étaient loin. On était dans des cocons de femmes. Ce reportage s’est donc fait dans des conditions mauvaises mais pas épouvantables », a raconté Solène Chalvon Fioriti.

 


Un tel reportage serait-il possible aujourd’hui ? "Les Talibans interdisent l’accès au pays à de très nombreux journalistes, quasiment la moitié d’entre eux. Et les journalistes qui sont visés sont ceux qui parlent des femmes et de la condition féminine absolument luciférienne en Afghanistan", a répondu Solène Chalvon Fioriti.

"Les Tabibans continuent de faire rouler le pays comme si de rien n’était"

Comment font les femmes afghanes qui veulent quitter le pays ? "Il n’y a plus d’ambassades à Kaboul. Vous ne pouvez plus obtenir de visas. Il faut donc d’abord aller soit au Pakistan, soit en Iran. Les femmes qui entreprennent ce chemin de l’exil absolument terrible, c’est vraiment le haut du panier. Il faut que vous puissiez avoir l’argent pour avoir un visa iranien ou pakistanais. Ensuite rester sur place des semaines ou des mois avant de rencontrer des diplomates qui vont vous faire bien attendre avant de vous délivrer un visa d’urgence. En même temps, les Afghanes sont très patriotes, très religieuses et convaincues que ce pays est le leur et pas celui des Talibans."

 


Solène Chalvon Fioriti alerte aussi sur la simplification de la situation, que nous avons tendance à faire en Occident. "Il ne faut pas imaginer que tout le programme des Talibans soit d’effacer les femmes. Dans le documentaire vous allez voir que les Talibans construisent des routes, qu’ils stabilisent l’économie et la monnaie locale. C’est toute la perversité de leur système : ils continuent de faire rouler le pays comme si de rien n’était. C’est un pays qui existe avec tout ce qui existe dans la vie, mais sans les femmes."


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