Le 25 juin 2025, la chaîne Téva diffuse le documentaire de Charlotte Espel "Soumission chimique : Un fléau silencieux". Sandrine Josso, l'une des victimes, est venue témoigner sur Sud Radio.
Sandrine Josso : "Il y avait des choses bizarres dans cette soirée parce qu'il me forçait à boire"
Sandrine Josso boit de l'alcool, et les trois épisodes de soumission chimique lui sont arrivés après en avoir bu. "La première fois j'ai été victime en étant que mineure. J'ai fait beaucoup attention à mes verres, à mes comportements en soirée, parce que j'avais ce risque en tête. Et malgré ça, ça m'est encore arrivé deux fois."
L'une des fois, un monsieur a proposé de la ramener chez elle, et ils ont bu ensemble. "J'ai réussi à partir in extremis. J'ai trouvé qu'il y avait des choses qui étaient bizarres dans cette soirée parce qu'il me forçait à boire. Et, par curiosité, lorsqu'il a pris mon verre et qu'il l'a emmené dans la cuisine, j'ai voulu regarder ce qu'il faisait. Et là, j'ai compris : ça a été très dur pour moi parce que j'étais dans des malaises profonds, je savais même pas si j'allais avoir la force de sortir parce que je sentais que j'allais m'écrouler, et il m'a poursuivi. Il me disait : 'mais reste'. J'ai retrouvé les dernières forces qui étaient en moi pour tenir debout et pour m'échapper", témoigne Sandrine Josso.
"C'est très caractéristique des victimes : comme on n'a pas de souvenirs, on met ça sous le tapis"
Comme l'explique Sandrine Josso, lorsque cela arrive, il est difficile de comprendre qu'on a été victime de soumission chimique. "La suite, c'est un gros blackout, et on se réveille le lendemain matin dans son lit et on ne sait pas ce qui s'est passé. C'est l'enfer du doute, entre ces deux moments il n'y a aucun souvenir, et on peut tout imaginer. Je m'en suis rendu compte avec les effets secondaires et le blackout, mais c'est vrai que c'est quelque chose que j'ai mis sous le tapis, et c'est très caractéristique des victimes : comme on n'a pas de souvenirs, on met ça sous le tapis."
Qu'est-ce qui lui a mis la puce à l'oreille, malgré tout ? "Les réactions physiques. C'est très désagréable d'avoir toutes ces sensations de nausée, d'avoir le coeur qui s'emballe, de voir tout tourner. Mais en même temps, c'est très complexe, la soumission chimique, parce que parfois on peut confondre avec les effets de l'alcool, c'est ça qui est difficile. Et parfois, c'est pour ça que certaines victimes n'arrivent plus à discerner, parce qu'elles ne savent pas si c'est l'alcool ou si c'est autre chose. Ça peut arriver du berceau à l'EHPAD, tout le monde peut être concerné. Très souvent, c'est un médicament qui est détourné. Il faut aussi parler de l'inceste sous soumission chimique, qui existe, et ça, c'est très tabou", a fait savoir Sandrine Josso.
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