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Philippe de Poulpiquet : "Le photojournalisme est un vrai métier"

Philippe de Poulpiquet, photographe et grand reporter au Parisien, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 30 mars 2022 dans "Le 10h - midi".

Philippe de Poulpiquet
Philippe de Poulpiquet, invité de Valérie Expert dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

Philippe de Poulpiquet a travaillé en Afghanistan et en Syrie. En avril 2022, il part en Ukraine.

 

Philippe de Poulpiquet : "Il faut trouver des angles, il faut raconter des histoires, il faut être présent sur le moment"

Le photojournalisme, n’est-il pas mort avec l’arrivée de caméras dans tous les smartphones ? "Il est vrai qu’il y a un flux énorme de photographies sur les réseaux sociaux. Après, moi, je suis de la génération qui a connu l’argentique. Aujourd’hui, tout le monde peut faire des photos. Mais le photojournalisme, c’est un vrai métier, dans ce mot il y a 'journaliste'. Il faut trouver des angles, il faut raconter des histoires, il faut être présent sur le moment. Une bonne photographie, c’est une scène, une scène forte. Il y a le cadrage et un peu d’esthétisme. C’est un média qui reste et qui m’a toujours attiré. C’est un média dans lequel je me sens bien. Je trouve que la photographie, c’est essentiel", a répondu Philippe de Poulpiquet.

 

"En tant que journaliste on est une cible"

Philippe de Poulpiquet est allé en Afghanistan en septembre 2021, puis y est retourné en janvier 2022. Comment a-t-il pu y travailler ? "On se fond dans la population, on a des kamis, ces longues chemises afghanes pour être le plus transparent possible et pouvoir travailler. L’appareil photo, je le cache dans le sac. Le problème, c’était de photographier les femmes, les Talibans étaient contre. Ils m’ont dit clairement : 'on ne photographie pas les femmes, les femmes ne sont pas représentées en images'. En janvier 2022, quand j’y suis retourné, le principal danger, c’était Daech, ces groupes armés qui font des attentats. En tant que journaliste on est une cible, il ne faut pas se le cacher, il faut toujours avoir conscience de ça. Le risque est de se faire enlever par ces groupes armés qui sont en confrontation avec les Talibans."

 


"Aux femmes j’ai dit : 'on veut raconter votre histoire, mais pour vous protéger on peut changer votre prénom, voire vous cacher sur votre voile'. Et une femme m’a répondu : 'si vous faites ça, vous faites comme les Talibans. Ce qu’on veut, c’est apparaître à visage découvert, avec notre prénom, on n’a pas peur'. Et puis, grâce à ce que faisait à l’époque la France, on a pu ramener ces femmes à Paris et les mettre à l’abri", a raconté Philippe de Poulpiquet.

"Photographier les combats, c’est très compliqué"

Philippe de Poulpiquet est sur le point de partir en Ukraine, il estime que travailler là-bas sera très difficile. "C’est un conflit très violent car c’est de l’artillerie lourde, des missiles. Photographier les combats, c’est très compliqué. On peut le comparer à la Syrie, où je suis également allé pour Le Parisien. Les militaires ne veulent pas être pris en photo, ils ont peur que leurs positions soient identifiées, ils ont peur d’être pris pour cible", a-t-il déclaré.

 


De laquelle de ses photos Philippe de Poulpiquet est-il le plus fier ? "Au moment de la chute de Tripoli, il y avait le bunker de Kadhafi qui était tombé. Et je rentre avec les rebelles dans cet endroit qui est en feu, sous des tirs encore. Les rebelles pillaient, ils se servaient dans les caches d’armes. Et il y en a un qui est ressorti avec une kalachnikov en bandoulière, devant le bunker en feu. Et lui shootait dans un ballon. C’est une scène de guerre qui est tragique mais aussi poétique."

 

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Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans le 10h - midi Sud Radio avec Valérie Expert

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