Le 18 juin 2025 à 21 heures, Canal+ diffuse le documentaire d'Olivier Lemaire "Cerrone Supernature". Il sera ensuite disponible sur l’application Canal+.
Marc Cerrone : "Le premier leitmotiv des artistes des années 1970, c'était de tout faire pour éviter de ressembler aux autres"
Au niveau musical, l'oeuvre de Marc Cerrone est incroyablement moderne… "J'ai toujours tout fait pour essayer d'avoir des sonorités pour capter le public. Mais quand j'étais sur scène. Je savais très bien que c'était extrêmement [novateur] par rapport à la musique que je faisais à l'époque. Aujourd'hui, elle est devenue très, très populaire. Je ne parle pas de moi, je parle de mon style de musique. À l'époque, c'était très marginal, je n'avais qu'une seule solution, c'est de m'adresser au public qui était devant moi sur scène, et pas aux médias", a commenté Marc Cerrone.
"J'étais beaucoup plus simple, excusez-moi, je ne l'ai pas fait exprès. Surtout, tout au long de ma carrière, j'ai cherché à ne pas ressembler aux autres. Il m'est arrivé d'ailleurs d'avoir des idées de productions, mais des sorties d'autres artistes approchaient, j'arrêtais immédiatement. Vous savez, je fais partie de la génération des années 1970 : le premier leitmotiv des artistes de cette période, c'était de tout faire pour éviter de ressembler aux autres. Cela nous permettait d'avoir de l'audace, cela nous permettait d'oser", a poursuivi Marc Cerrone.
"Il faut avoir peur de nous, parce qu'on est en train de devenir des robots"
Marc Cerrone est-il époustouflé par ce que l'intelligence artificielle est capable de faire dans le domaine de la musique ? "Il n'y a rien de surprenant, vraiment, ça ne me le fait pas. Je crois que l'A va surtout devenir un bon assistant. Et comme son nom l'indique, un assistant, il assiste. Ça veut dire qu'il y a quelqu'un au départ qui donne le ton et qui dirige. Au niveau de la composition, ça ne m'intéresse pas, parce que ça va enlever toute l'émotion. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fin de compte, j'ai écrit une chanson qui s'appelle Supernature, il y a 47 ans, où je dénonçais le fait d'être un peu…"
"Qu'est-ce qu'on va devenir ? On va devenir des robots, on va devenir des animaux, on va devenir des humains transformés. C'est incroyable. J'ai fait ça pour me marrer avec un incroyable auteur qui s'appelle Lene Lovich. Mais c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui, ça fait peur. Regardez, on passe 4-5 heures sur notre téléphone. Il ne faut pas avoir peur des robots - il faut avoir peur de nous, parce qu'on est en train de devenir des robots. Les robots sont en train de faire de nous [des assistants], on va les assister. C'est un peu incompréhensible pour ma génération."
"La chance, ce n'est pas les choses qui m'ont été données, c'est les rencontres"
"Je ne suis pas largué, parce que dans la musique, il faut vraiment être connecté et constant avec les évolutions, ce que j'ai toujours fait. Dans beaucoup de domaines, ça va beaucoup nous faire évoluer, les humains. Au niveau de la création artistique, si on devient un sujet de l'IA…"
Marc Cerrone estime avoir eu beaucoup de chance dans la vie. "J'ai eu beaucoup de chance. La chance, ce n'est pas les choses qui m'ont été données, c'est les rencontres qui se sont passées et avec qui j'ai vraiment créé des liens, que ce soit les patrons de maisons de disques américaines, que ce soit le Dalaï-lama ou plein de gens… J'ai eu beaucoup de rencontres que je garde bien fort, c'est ma richesse."
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