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Mayotte : on n'y vient pas pour "faire un enfant comme on pond un œuf", souligne Alexis Corbière

Par Adélaïde Motte

Mayotte : on n'y vient pas pour "faire un enfant comme on pond un œuf" selon Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Mayotte
Alexis Corbière, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 12 février 2024, dans “L’invité politique”.

Mayotte, Éducation nationale, entrée de Robert Badinter au Panthéon, présence de sportifs palestiniens aux Jeux Olympiques : Alexis Corbière a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

À Mayotte, "un tiers des personnes n'ont pas accès à l'eau"

Alors que Gabriel Attal vient d'annoncer une possible fin du droit du sol à Mayotte, département français où la moitié de la population est étrangère, Alexis Corbière dénonce un "effet d'annonce", qui ne répond pas aux problèmes du territoire. "Quels sont les problèmes de Mayotte ? Un tiers des personnes n'ont pas accès à l'eau, d'abord il y a une situation terrible, on avait réclamé des plans d'urgence", rappelle le député. "Ce sont des Français, on va créer un pays dans lequel les droits ne seront plus les mêmes, je suis un jacobin : égalité des droits sur l'ensemble du territoire."

"Les gens ne viennent pas en se disant : je vais faire un enfant comme on pond un œuf et comme ça il sera Français, il aura la Sécu", affirme Alexis Corbière, qui dénonce une "espèce d'attraction" menant à croire "que la personne qui quitte les Comores le fait pour le rêve de devenir Français". Il rappelle ainsi que "100 millions de gens, sans doute plus, fuient la pauvreté." Pour lui, le plus important consiste à "aider au développement de régions, pour que les gens ne soient pas dans de telles situations de drames. Nous avons à assumer le fait qu'il faut que les gens qui arrivent soient un peu dans des conditions d'accueil, faire en sorte que Mayotte soit un vrai département français où les droits soient respectés."

"Ce gouvernement, c'est un peu 'tournez manège'"

Concernant les autres annonces, notamment la nomination de Nicole Belloubet à l'Éducation nationale, Alexis Corbière considère que "ce gouvernement, c'est un peu 'tournez manège'". "On les perd, on les retrouve, il n'y a pas de changement, Madame Belloubet va continuer la politique de Monsieur Attal qui était la continuité de Monsieur Blanquer." Une politique qui ne s'attaque pas au manque de professeurs remplaçants dans les établissements publics. "Les profs du public sont moins absents que les profs du privé. Le problème c'est que dans le public, il y a moins de remplaçants, donc concrètement quand un prof est absent, il y a moins de profs pour remplacer", explique Alexis Corbière, qui regrette la suppression des "brigades de remplacement", système dont il avait lui-même fait partie en tant que professeur.

Alexis Corbière regrette également que l'enseignement professionnel soit le parent pauvre de l'Éducation nationale. "L'enseignement professionnel, tout le monde s'en fout, ils veulent encore supprimer des cours pour mettre des stages." Pourtant, "notre jeunesse a le droit de passer des diplômes, d'avoir droit à la culture générale, ils méprisent les enfants des milieux populaires, nos entreprises ont besoin de salariés qui ont besoin de la culture générale pour s'adapter à l'évolution de leur métier." Les autres sujets évoqués par Gabriel Attal n'ont pas davantage convaincu Alexis Corbière, qui qualifie le discours du Premier ministre de "charabia". "C'est des phrases qui ne signifient rien", ou annoncent des décisions dangereuses. "Il veut modifier la loi SRU pour dire qu'il faudra faire moins de logements sociaux, la fondation Abbé Pierre a dit que cette déclaration était extrêmement dangereuse". "En France, il faut toujours plus enlever toute forme de législation sociale", regrette Alexis Corbière.

"Robert Badinter, c'est une vie, un engagement"

Que dit l'entrée possible de Robert Badinter au Panthéon sur la présence de la gauche aujourd'hui ? "Robert Badinter, c'est une vie, un engagement, celui qui prend la parole pour participer à porter l'abolition de la peine de mort." Alexis Corbière estime bon qu'il entre au Panthéon "puisque le Panthéon est là", rappelant néanmoins que dans "le panthéon, il y a un côté lieu sacré", qui le gène en tant que laïc. La gauche a-t-elle encore des figures de la trempe de Robert Badinter ? "Il me semble qu'à la France Insoumise, il y en a. Mon ami François Ruffin vient de sortir un livre sur le travail, Clémentine Autain, Julien Bayou, Raquel Garrido, Manon Aubry". "Jean-Luc Mélenchon a joué un rôle historique très important dans l'histoire du pays, depuis 2022, il nous dit 'je souhaite être remplacé'."

Ce remplacement n'aura probablement pas lieu avant les élections européennes, dont les résultats devront être analysés afin de bien préparer l'élection présidentielle. Pour l'instant, la France Insoumise a les yeux tournés vers la bande de Gaza. Alexis Corbière rappelle que "nous réclamons que les otages soient libérés, le cessez-le-feu immédiat", et s'inquiète de "la menace du gouvernement Netanyahu qui est de plus en plus dans une logique de vengeance." Il rappelle également le "risque génocidaire". "Bon sang ! C'est un mot terrible !", s'insurge-t-il, affirmant qu'il faut "que la France dise en direction d'Israël : arrêtez !" et demandant "l'envoi de Casques Bleus." Faut-il que les Palestiniens viennent aux Jeux Olympiques sans porter leur drapeau, ou leur maillot ? "Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait des gestes de fraternisation, il faut participer à la paix, est-ce qu'on peut veiller à ce qu'au moins, il y ait des sportifs palestiniens ?"

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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