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"Le Medef est aujourd’hui une organisation séparatiste", dénonce Benjamin Lucas

Par Aurélie Giraud

"Le Medef est aujourd’hui l’ennemi public numéro 1 de la cohésion sociale" selon Benjamin Lucas-Lundy, député des Yvelines, porte parole groupe écologiste et social. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Benjamin Lucas-Lundy interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 21 juillet 2025, dans “L’invité politique”.

La pétition contre la loi Duplomb, le Budget 2026 et la censure, le Medef... Benjamin Lucas-Lundy a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

Pétition contre la loi Duplomb : "Je vois un peuple de l’écologie qui se lève et dit notre santé compte"

Pour la première fois de la Ve République, une pétition citoyenne a atteint le million de signatures, conduisant à un débat sur le sujet. En l’occurrence, c’est la loi Duplomb censée faciliter et soutenir l’agriculture qui fait débat, et en particulier la réautorisation de certains pesticides. Benjamin Lucas-Lundy, député des Yvelines et porte-parole groupe écologiste et social, assure avoir "signé" la pétition. "Et je me réjouis du succès inédit, historique, qu’elle rencontre." La loi Duplomb a toutefois été adoptée définitivement par l’Assemblée nationale, ce qui laisse peu de recours. "Le plus simple aujourd’hui ce serait que le Président de la République prenne en compte cette mobilisation citoyenne inédite" et ne promulgue pas la loi.

Cette dernière a été adoptée sans débat, par ailleurs rappelle le député des Yvelines, ce qui n’a pas permis de discuter des divers amendements déposés. "Nous proposions par un amendement d’interdire la vente en France de produits importés de l’étranger qui utilisent l’acétamipride", ce qui aurait permis de "protéger nos agriculteurs de la concurrence déloyale", détaille le député écologiste. "On doit changer de modèle pour notre santé, pour celle des agriculteurs, pour la survie de notre planète."

Pour le député, le succès de cette pétition est un message. "Je vois un peuple de l’écologie qui se lève et dit notre santé compte, notre planète compte, notre avenir compte."

Débat sans vote sur la loi Duplomb : "C'est de l'enfumage"

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a assuré qu’un débat sans vote aura lieu à la rentrée 2025, à la suite de cette pétition. "Madame Braun-Pivet, c’est Alain Delon quoi : paroles, paroles, paroles", critique le député des Yvelines. Alors qu’elle veut toujours rapprocher l’Assemblée nationale du peuple, "là, elle nous dit ‘on va débattre, mais on ne peut pas revenir sur le texte’". "Donc, c’est de l’enfumage !"

De quoi se poser la question : faut-il changer la loi pour qu’une pétition avec autant de signature puisse donner lieu à un référendum, comme le fait l’Italie ? "Pourquoi pas", affirme Benjamin Lucas. "Il faut, dans le cadre de nos réflexions sur l’avenir institutionnel de notre pays, beaucoup plus de démocratie."

Censure : "Je souhaite faire tomber ce gouvernement parce qu’il est illégitime"

Le Budget 2026 présenté par François Bayrou continue de faire débat et d’être vivement critiqué. La menace d’une censure pèse sur son adoption à l’Automne, et le député des Yvelines assure qu’il censurera. "Je souhaite faire tomber ce gouvernement parce qu’il est illégitime."

"Ce Budget, quels que soient les aménagements seront faits" répond, selon le député à une philosophie, très précise. "Réduire les services publics, réduire les protections des Français, réduire les solidarités", assure le Benjamin Lucas. Et ce "pour ne pas remettre en cause le bilan d’Emmanuel Macron". Une politique pro-entreprises qui est "au fondement des inégalités".

Et le député des Yvelines va plus loin : "je ne souhaite pas que nous entamions des négociations" tant que la "philosophie" du texte n’évolue pas. Sans surprise, le député de gauche demande l’instauration de la taxe Zucman ou encore le retour de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, transformé en IFI par Emmanuel Macron ce qui a retiré plus de 3 milliards d’euros de recettes fiscales à l’État chaque année depuis 2018.

Le Medef ? une "organisation séparatiste" ennemie de la "cohésion sociale"

Le patron du Medef, Patrick Martin, a estimé que le Budget n’était pas assez favorable aux entreprises. "Le Medef est aujourd’hui l’ennemi public numéro 1 de la cohésion sociale", dénonce le député des Yvelines. "C’est une organisation séparatiste." Il rappelle que 211 milliards d’euros sont versés aux entreprises sans aucune contrepartie chaque année en France, selon un rapport sénatorial.

Benjamin Lucas souligne aussi la précision de François Bayrou en termes des mesures de "casse sociale" alors qu’il est resté "très flou" sur ce qui sera demandé aux entreprises dans le Budget 2026. "Je l’affirme, je l’assume et ce n’est pas un propos dangereux : le Medef est aujourd’hui une organisation séparatiste. Parce qu’une société ne tient pas debout quand les ultra-riches échappent à l’effort."

Pour lui, "le patron du Medef ne défend pas les artisans, les pme et les TPE" qui auraient besoin d’investissement. "Or, l’argent public est capté par des grands groupes qui versent des dividendes aux actionnaires."

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