Le Budget de François Bayrou, la possible censure, Gaza, la législative partielle... Aurélien Taché a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
Le Budget 2026 de François Bayrou est "un carnage sur le plan social"
La présentation du Budget 2026 par François Bayrou, Premier ministre, continue de faire parler alors que le projet ne semble convaincre aucun parti d’opposition et fait même des remous au sein du camp présidentiel. Aurélien Taché, député LFI du Val d'Oise, ne mâche pas ses mots : "je crois qu’on touche le fond". "On a vraiment un musée des horreurs avec ce budget", notamment avec les baisses de budget. "Et bien sûr c’est un carnage sur le plan social."
L’année blanche, voulue par le gouvernement, signifie que "tous les retraités, y compris les petites pensions, ne vont pas voir leur pension de retraite augmenter. Alors que les prix, eux, bien sûr, vont continuer à exploser", explique le député LFI. Il souligne également la non-revalorisation des aides sociales alors que le taux de pauvreté a atteint un nouveau record en France. Il critique aussi la mesure "hallucinante qui consiste à demander à supprimer deux jours fériés".
Mais ce n’est pas tout. "Quelque chose qui m’a énormément choqué, c’est les affections de longue durée" dont le remboursement à 100 % est remis en cause pour certains traitements. Les économies qui vont être faites, estime le député du Val d’Oise, "vont laisser les gens les plus précaires, les gens mêmes qui sont malades, dans une grande difficulté financière". "Ce budget est un carnage social."
"Le budget Bayrou ça va être pour 95 % des Français une augmentation d’impôts déguisée"
La France Insoumise a d’ores-et-déjà annoncé son intention de censurer le gouvernement à l’Automne 2025, alors que le ministre de l’Économie, Eric Lombard, appelle au dialogue et aux négociations. "Il n’y a absolument rien à négocier sur un budget comme celui-ci", estime Aurélie Taché. Il prévient : "nous avons censuré M. Barnier pour moins que ça".
L’augmentation de la richesse des grandes fortunes et la baisse des impôts sur ces dernières voulue par Emmanuel Macron dès son premier mandat sont au coeur des tensions entre la gauche et le gouvernement. "Vous avez aujourd’hui 40 % du PIB de la France, de la richesse qui est produite chaque année, qui est détenue par 500 familles. En 2010 c’était 10 % du PIB", rappelle le député. Un simple impôt sur les grandes fortunes pourrait, selon lui, rapporter 20 milliards d’euros (soit la moitié des économies prévisionnelles du Budget 2026). Et le gouvernement refuse celle qui est désormais appelée la taxe Zucman.
"Le budget Bayrou ça va être pour 95 % des Français une augmentation d’impôts déguisée", analyse le député LFI. La taxe Zucman reviendrait à augmenter les impôts "pour 1800 foyers fiscaux, et en particulier ces 500 familles" et non 95 % de la population. La taxe ne s’applique en effet qu’aux ultra-riches dont le patrimoine dépasse les dizaines voire centaines de millions d’euros.
Censure de François Bayrou : Le PS n’est "plus dans l’opposition" mais dans la "co-gestion"
Le Parti Socialiste, de son côté, semble plutôt enclin à négocier. "On se demande ce qu’il faudrait pour qu’ils finissent par revenir à la raison, et rejouer leur rôle d’opposant", affirme le député LFI du Val d’Oise. Pour lui, le PS n’est "plus dans l’opposition" mais dans la "co-gestion". "Ils font des motions de censure dont ils savent parfaitement qu’elles ne seront pas votées."
Si le vote de la censure par le Parti Socialiste reste incertain, le Rassemblement national affirme qu’il censurera. "Ils ont été hypocrites aussi", souligne Aurélien Taché, "parce qu’ils savent très bien que la censure des socialistes n’est pas garantie en fin d’année". Et ce alors qu’ils "auraient pu voter la dernière censure". "Nous sommes dans un jeu de dupes", selon le député. "On verra en fin d’année qui prendra ses responsabilités."
Nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes : "je ne suis pas dupe des attaques sexistes, racistes qui sont dirigées" contre elle
Une polémique est née après la nomination de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes. "On ne va pas faire un faux procès à Mme Vallaud-Belkacem", explique Aurélien Taché. Il pointe du doigt un problème général sur "la manière dont ces procédés, ces processus, sont établis, mais ça ne la concerne pas plus elle que d’autres". Il se dit "indigné" de la campagne médiatique contre l’ancienne ministre : "je ne suis pas dupe des attaques sexistes, racistes qui sont dirigées à l’endroit de Mme Vallaud-Belkacem".
A Gaza, bombardement d'une église par Israël : le gouvernement français laisse "M. Netanyahou commettre tous ses crimes".
Un bombardement à Gaza, sur une église catholique sous protection française, a indigné le monde entier. Israël reconnaît une erreur. "Netanyahou peut faire tout ce qu’il veut", déclare Aurélien Taché et "on n’a toujours quasiment aucune réaction" de la part du gouvernement français. Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères, a simplement twitté que c’était inadmissible. "Ce n’est pas inadmissible, c’est scandaleux", affirme de son côté le député LFI. "M. Netanyahou est un criminel."
Le député demande l’arrêt de la collaboration entre la France et Israël, et même entre l’Europe et Israël. "Même Mme Meloni a eu des mots plus durs que M. Macron et M. Barrot, alors qu’ils ‘agit d’une église française. Et pourtant je ne suis pas fan de Mme Meloni." Aurélien Taché accuse le gouvernement français de laisser "M. Netanyahou commettre tous ses crimes".
Législative partielle à Paris : "Nous, on respectera, si nos partenaires le font, les accords du Nouveau Front Populaire."
Après une décision de justice, une législative partielle se prépare, notamment concernant le député des Français en Espagne et dans une des circonscriptions parisiennes. Que fera LFI ? "Nous, on respectera, si nos partenaires le font, les accords du Nouveau Front Populaire." "Il y a trois circonscriptions qui sont remises en jeu", explique Aurélien Taché, "et il y en a une qui revient à La France Insoumise", celle de l’Espagne. Il l’assure : "si les socialistes, les écologistes et les communistes respectent les accords, nous n’aurons pas de candidat dans la circonscription de Paris." Mais en cas de non-respect des accords, "nous présenterons aussi quelqu’un".
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