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Perquisition du RN : "La question du financement des partis politiques doit être mise à l’ordre du jour" affirme Sophie Primas

Par Aurélie Giraud

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Sophie Primas RN
Sophie Primas, interviewée par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 11 juillet 2025, dans “L’invité politique”.

Perquisition du siège du RN et financement des partis politiques, gouvernement de François Bayrou, budget 2026, loi PLM, proportionnelle pour les législatives, réforme de l'assurance chômage, islamo-gauchisme à l'université : Sophie Primas a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

Perquisition du RN : "La question du financement des partis politiques doit être mise à l’ordre du jour"

Concernant la perquisition du siège du Rassemblement national (RN) dans le cadre d’une enquête sur des prêts suspects, Sophie Primas refuse de commenter l’enquête judiciaire. Elle déplace le débat sur un enjeu plus large : "Le procès en victimisation est bien connu. C’est une défense qu’utilise très souvent le RN." Pour la porte-parole du gouvernement, le vrai sujet est ailleurs. "Le financement des partis politiques a été précisé au fil des années". Mais il reste aujourd’hui "des imprécisions" et "des difficultés à financer les campagnes."

C’est pourquoi elle soutient l’idée de la "Banque de la démocratie", proposée par le Premier ministre. Ce dispositif public garantirait l’accès au crédit à tous les partis. "Elle doit intervenir rapidement, avant les prochaines échéances électorales", affirme Sophie Primas. Elle insiste : "Quel que soit le parti, la question du financement mérite d’être mise à l’ordre du jour parce que c’est une question démocratique."

"François Bayrou est un bon capitaine de navire"

Interrogée sur la capacité de François Bayrou à diriger la majorité dans un contexte politique instable, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, assume pleinement sa confiance dans le Premier ministre. "Moi, je trouve que c'est un bon capitaine de navire", affirme Sophie Primas. Elle ajoute : "Il laisse la liberté de parole à chacun et tranche à la fin. C’est ce qu’il fera mardi sur la question du budget."

Face au risque d’une motion de censure à l’automne, Sophie Primas temporise. "Si jamais la censure était exercée, ça ne changerait malheureusement ni le déficit de la France, ni les enjeux budgétaires, ni la composition de l’Assemblée nationale qui est instable." Elle insiste sur le besoin de stabilité, notamment pour les chefs d’entreprise : "Ils ont besoin d’être réassurés sur leur contribution éventuelle au redressement du pays."

Budget : "Tout le monde sera mis à contribution"

Face à l'ampleur du déficit de la France à combler, Sophie Primas a martelé l’objectif de réduction des dépenses. "On ne fait pas ça pour la beauté du geste", explique-t-elle. "On fait ça pour redonner à la France une souveraineté financière et budgétaire." La porte-parole insiste : "Tout le monde sera mis à contribution", des collectivités locales aux dépenses sociales.

Sur la question des impôts, Sophie Primas reste prudente : "Je n’exclus rien et je n’annonce rien." Interrogée sur l'éventualité d’un gel des retraites ou d’une hausse d’impôts, elle se contente de renvoyer aux annonces du Premier ministre prévues mardi 15 juillet. En parallèle, elle souligne l’importance d’un travail sur les aides aux entreprises. "Plus de 2.200 dispositifs de soutien ont été identifiés, c’est un maquis." regrette-t-elle.

Réforme de l’assurance chômage : "La réflexion sur le taux d’activité est essentielle"

Sur la réforme de l’assurance chômage annoncée par Gabriel Attal et Emmanuel Macron, Sophie Primas confirme son importance. "La réflexion sur le taux d’activité est essentielle pour réduire nos déficits", affirme-t-elle. La précédente réforme a permis d’augmenter le taux d’activité des plus de 60 ans, rappelle-t-elle, en soulignant que "c’est assez mécanique".

Cette nouvelle réforme viserait à "augmenter le taux d’activité des jeunes et des seniors", deux segments jugés insuffisamment intégrés au marché du travail. Toutefois, Sophie Primas précise que la décision revient au Premier ministre. "Il dira ce qu’il pense de cette proposition, prendra ou ne prendra pas l’opportunité." Mais pour elle, "la croissance passe aussi par le travail."

Référendum sur la proportionnelle : "François Bayrou l’a dit lui-même, l’urgence, c’est le budget"

Alors que l’idée d’un référendum sur la proportionnelle ressurgit dans le débat public, Sophie Primas rappelle que "le référendum est une prérogative présidentielle" et que cette réforme ne figure pas en tête des priorités gouvernementales. "François Bayrou l’a dit lui-même, l’urgence, c’est le budget", souligne-t-elle, renvoyant à "l’Himalaya" des 40 milliards d’euros d’économies à réaliser.

La proportionnelle divise au sein de la majorité, notamment chez Les Républicains, dont Sophie Primas est issue. "Il y a des réserves exprimées, notamment par Bruno Retailleau", rappelle-t-elle. Pour l’heure, la question reste en suspens, dans l’attente d’un contexte plus propice.

Loi PLM : "Les réserves du Sénat n'ont pas échappé au gouvernement"

À propos de la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille (loi PLM), Sophie Primas s’en tient à la ligne institutionnelle. "Le Parlement a décidé que cette loi devait être adoptée", rappelle-t-elle. "Il ne nous a pas échappé que le Sénat a émis quelques réserves." Le Conseil constitutionnel, saisi sur ce point, tranchera rapidement, selon elle.

Quant aux accusations de "tripatouillage électoral" évoquées par certains sénateurs, elle refuse d’entrer dans la polémique. "Je m’empêcherai tout autre commentaire", affirme-t-elle. La priorité est désormais la préparation des élections municipales de 2026, pour lesquelles cette réforme pourrait s’appliquer, selon la décision du Conseil.

Islamo-gauchisme à l’université : "Certains mouvements communautaires sont poussés par des formations politiques comme LFI"

Interrogée sur la déclaration de Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, niant l’existence de l’islamo-gauchisme dans les universités, Sophie Primas nuance. "C’est un propos d’universitaire", indique-t-elle. Mais elle ajoute aussitôt : "Il est clairement prouvé que certains mouvements communautaires sont poussés par des formations politiques comme LFI."

La porte-parole du gouvernement déplore l’entrisme dans certaines universités : "Nous avons des témoignages d’universitaires." Pour Sophie Primas, "l’université doit rester un sanctuaire", protégé de toute forme de communautarisme ou d’instrumentalisation politique.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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